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...gli disse come mai, chi vi c’ha porto
dal dì che voi passaste all’altra vita ?
or siete dritto e pur moriste torto,
ditemi come la sta questa partita...
Auteur anonyme

Dans l’Italie paysanne du xıxe siècle fleurissait une tradition orale de poésie populaire impro- visée qui reproduisait les formes «élevées» de la poésie écrite. Le schéma métrique était sou- vent celui que l’on nomme «huitième rime», typique des poèmes chevaleresques du Tasse et de l’Arioste. Les thèmes étaient souvent issus d’une vulgarisation d’histoires littéraires parmi lesquelles l’histoire d’un petit-fils rêvant de son grand-père mort qui, suite à cela, recevait la visite d’outre-tombe, parodie de la Divine Comédie de Dante. Cette expérience de l’au-delà est surtout l’occasion d’une satire sociale mordante de la fin de l’Ancien Régime et du début de la société moderne avec ses espérances et ses contradic- tions. Ces poésies étaient en général chantées sur des mélodies fixes, qui avaient surtout pour fonction d’aider à la mémorisation du texte poé- tique. Des enregistrements des derniers chan- teurs de ce répertoire, qui a perduré jusqu’à ces dernières décennies, ont été le fondement d’un travail d’analyse et de composition assistée par ordinateur. Les traces des profils mélodiques et des motifs rythmiques sont à la base de l’écri-
ture instrumentale et de l’électronique en temps réel et différé. L’idée de la pièce est à la fois de célébrer et de s’éloigner d’une écoute trop évi- dente de ces matériaux populaires aujourd’hui disparus et d’en suggérer la fraternité avec un nouvel art de l’improvisation des rimes renais- sant dans un contexte très différent, celui d’un monde urbain contemporain.
Alessandro Ratoci