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Œuvre de
  • Alireza Farhang (compositeur)
Participants
  • Jacques Mercier (direction)
  • Orchestre national de Lorraine - Formation A

Métaphore d’une quête qui s’annonce d’emblée à la résonance d’un premier son insolite. Avertissement. Huis clos de rythmes qui se côtoient sur une même scène. Préparation. Énigme d’intrigue qui s’esquisse à la ponctuation des « leitmotive ». Un chassé-croisé d’indices, un souffle retenu, une inquiétude méfiante qui s’échappe d’un dialogue chaotique et pourtant muet.
Bouleversement de mystère que trahissent des instruments à travers une conversation confuse qui évolue pudiquement vers une révélation ambiguë. Des réponses qui fuient. Poursuite de l’insaisissable. Un masque qui tombe révèle un visage qui s’efface. Disparition progressive qui déploie l’éternel retour d’une interrogation. Le début raconte la fin. Ou est-ce la fin qui raconte le début ? La boucle se referme et le cercle « vicieux » souligne, au début comme à la fin, les funérailles de la quête, l’absurdité d’une définition. /Céline Khawam

Les études menées pour faire le lien entre la structure du son et la musique traditionnelle persane m’ont permis de découvrir un nouvel horizon dans mon univers musical. Profilo riflesso s’attache à la conjugaison de deux langages complètement différents et à la fois compatibles.

C’est en décortiquant le son que se manifestent toute la richesse et la complexité des composantes de celui-ci, et c’est en puisant certains intervalles dans l’abîme de ce son que le rapprochement de la musique persane avec la musique contemporaine se tisse.

Dans cette pièce, ma recherche converge en particulier sur certains rapports acoustiques et psycho-acoustiques des composantes du son, les intervalles micro-tonaux de la musique persane ainsi que les différents modes de jeu caractéristiques de cette musique.

La première partie de l’œuvre inaugure la quête perpétuelle pour un équilibre qui n’atteint que quelques secondes. Un mode de cinq notes se présente par les cordes à travers la ponctuation d’un cycle rythmique. Celui-ci est le fruit de la superposition des différentes couches, fondées sur la proportion d’or. Le développement se déroule par les décalages périodiques, et les décalages des figures rythmiques à l’intérieur de leurs cellules. Le sillage d’un cercle vicieux devient le lit de l’évolution.

Le son de cloche, un rappel non-périodique de temps qui surgit comme la synthèse de chaque reprise. Son spectre est simulé par les notes tenues des cordes, annonçant la fin du cycle et le début d’un autre. À la fin de la pièce, la cloche reprendra son rôle imaginé, celui d’une annonce funéraire, d’une attente indéfinie, d’une naissance charnelle.
Chaque attaque des cuivres est servie pour démarrer une nouvelle reprise. Le voyage d’un mode à l’autre est ponctué par ces attaques dont l’écho se réalise, toujours d’une façon cyclique, par les bois. La note « do », à la fois la fondamentale, joue le rôle de la note de référence, de pédale telle qu’elle est utilisée dans la musique traditionnelle persane./A.F.

Concert de l'atelier Orchestre National de Lorraine - formation A

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