Benoît Mernier commence à étudier l’orgue avec Firmin Decerf avant d’intégrer le Conservatoire royal de Liège, où il remporte de nombreux Premiers Prix et le Diplôme Supérieur d’orgue dans la classe de Jean Ferrard — dont il est plusieurs années l’assistant aux Conservatoires de Liège et de Bruxelles. Après deux ans de perfectionnement avec Jean Boyer, il découvre la musique contemporaine avec Claude Ledoux, Henri Pousseur, Bernard Foccroulle, Célestin Deliège et Philippe Boesmans, avec qui il étudie par la suite la composition.
Pédagogue ainsi qu’interprète, Benoît Mernier se produit en soliste, avec un répertoire allant de la musique ancienne (XVIIe-XVIIIe siècles) à la musique romantique ou aux œuvres contemporaines. Ses compositions sont quant à elles jouées et commandées par des festivals comme Ars Musica, Présences, Wien Modern, Gaudeamus, par des musiciens et ensembles tels que Patrick Davin, Pascal Rophé, le Quatuor Arditti, l’Ensemble Modern, le Nouvel Ensemble Moderne, le Quatuor Danel, le Trio Medicis, le Trio Fibonacci, Ictus, Musiques Nouvelles, Spectra, le Chœur de Chambre de Namur, l’Orchestre du Théâtre Royal de la Monnaie, l’Orchestre Philharmonique de Liège, l’Orchestre National de Belgique, l’Orchestre Philharmonique de Radio-France et l’Orchestre Philharmonique de la Radio de Vienne.
En 2002-2003, il est compositeur en résidence au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et au festival autrichien Carinthischer Sommer. En 2007, son premier opéra Frühlings Erwachen est créé au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, commanditaire de l’œuvre. Objet d’une nouvelle production en 2015 dans une version pour orchestre de chambre, la pièce est également le sujet d’une monographie et son enregistrement publié en coffret par le label Cyprès reçoit le Diapason d’or. En 2008, Benoît Mernier est invité d’honneur du Festival de Wallonie. En 2013 est créé son second opéra La Dispute, d’après Marivaux. Il participe au projet Pierrot Rewrite lancé par Musiques Nouvelles, pour lequel il met en musique l’un des cinquante poèmes du Pierrot lunaire du poète symboliste belge Albert Giraud.
Après avoir enseigné une dizaine d’années l’analyse musicale dans plusieurs Hautes Ecoles des Arts belges, il est professeur d’orgue et d’improvisation à l’Institut Supérieur de Musique et de Pédagogie (IMEP) à Namur jusqu’en 2019 et, à partir de cette date, professeur d’orgue au Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles. Depuis 2007, il est membre de l’Académie Royale de Belgique (Classe des Beaux-Arts). Il est organiste titulaire à l’église du Sablon à Bruxelles.
Le catalogue de Benoît Mernier fait évidemment la part belle à l’orgue (Artifices (1989), Cinq Inventions (1998-2001), Toccata (2004), Missa Christi Regis Gentium (2000)) — ainsi qu’au piano (Esquisse (2002), Les ombres errantes (2004), Couleurs astrales (1986), Les Idées heureuses (1997-2000)) — en explorant entre autres la technique du contrepoint, que le compositeur envisage de façon « oblique », c’est-à-dire tourné vers l’exploration du jeu de textures plutôt que construit sur une écriture par blocs, dont Frühlings Erwachen fournit un exemple. N’étant, selon Jean-Luc Fafchamps, d’aucune école, sa recherche, moins portée par une volonté de rupture que de confrontation à la tradition (sa démarche d’écriture en est une de compréhension, de connaissance de la musique qui le précède) expliquent la présence majoritaire de formes traditionnelles dans son catalogue (concerto pour piano, messe, opéra).
Ses œuvres sont publiées par Durand, Billaudot et XXI Music Publishing et enregistrées par le label Cyprès.
Prix et récompenses
- Cinq Inventions pour orgue, sélection par la ISCM pour l’édition 2003 de son festival ;
- Prix Paul Gilson de la Communauté des Radios Publiques de Langue Française pour la Quintette avec clarinette, 1999 ;
- Prix de l’Académie Royale de Belgique pour Blake Songs pour voix et orchestre de chambre, 1995 ;
- Prix de la « Tribune Internationale des Compositeurs » patronnée par l’UNESCO pour Artifices pour orgue, 1990.