Après une formation initiale d’électricien, Gordon Kampe étudie, de 1998 à 2000, la composition avec Hans-Joachim Hespos et Adriana Hölszky à la Hochschule für Musik und Theater de Rostock. Il poursuit ses études de 2000 à 2003 avec Nicolaus A. Huber à la Folkwang Hochschule d’Essen. Il étudie par ailleurs la musique et l’histoire à l’université de la Ruhr à Bochum. De 2004 à 2006, il est assistant de recherche dans le cadre du projet de recherche de la Fondation allemande pour la recherche (DFG) intitulé “Théorie musicale du modernisme viennois”. Détenteur d’un doctorat de musicologie sur les opéras de contes de fées (Märchenoper) au XXe siècle, il est, de 2009 à 2017, chercheur associé à l’université des arts Folkwang à Essen. Ses recherches portent sur l’opéra et le théâtre musical, la musique du XXIe siècle et la théorie de la musique populaire.
Gordon Kampe est co-éditeur de la revue Seiltanz - Beiträge zur Musik der Gegenwart. Il est par ailleurs membre de la Junge Akademie de l’Académie Leopoldina à Halle en Saxe de 2012 à 2017, dont il est conférencier en 2015-2016. En 2014-2015, Gordon Kampe est professeur suppléant de musicologie historique à l’université Justus Liebig de Giessen et est depuis 2017 professeur de composition et de théorie musicale à la Hochschule für Musik und Theater de Hambourg. Depuis 2019, il est membre de la Freie Akademie der Künste Hamburg.
Ses œuvres ont été commandées et jouées notamment au Festival ECLAT Stuttgart, aux Wittener Tage für neue Kammermusik, Achtbrücken Köln, Festival Ultraschall Berlin, Automne de Varsovie, Musica Nova Helsinki, Staatsoper Stuttgart, Staatstheater Oldenburg, Deutsche Oper Berlin, Staatstheater Mainz, Bayerische Staatsoper par des ensembles et orchestres tels que les Orchestres symphoniques des radios de Sarrebruck et Stuttgart, le Philharmonisches Staatsorchester Hamburg, l’Orchestre symphonique de la WDR de Cologne, Beethoven Orchester Bonn, Ensemble Modern, Klangforum Wien, Ensemble Resonanz, ensemble ascolta, ensemble recherche, KNM Berlin, Ensemble Musikfabrik, oh ton-Ensemble, Ensemble l´art pour l´art, ensemble adapter, Ensemble LUX:NM, sonic art quartet, Decoder Ensemble, RADAR Ensemble, Neue Vocalsolisten Stuttgart et SWR Vokalensemble.
Gordon Kampe revendique dans son travail de composition une « joie de l’influence », se réclamant de références multiples et hétérogènes, allant en musique de la tradition romantique à l’opéra verismo, en passant par la littérature (Pétrarque, William Blake, Lovecraft), le cinéma (Kubrick, Kurosawa) et les arts visuels (Velasquez, Günther Uecker) jusqu’à la culture dite « populaire ». Sa fascination pour l’espace (Aldrin-Music (2004), Aldrin’s Song (2010)) et sa passion pour la science-fiction notamment sont particulièrement visibles dans son catalogue, faisant référence à Alien (Ripley Musik I-V (2005-2009)), 2001, l’Odyssée de l’espace (HAL (2010) et HAL’s Lullaby (2008)) et avant tout à Star Trek (Das Zanthi-Fieber (2005), Qs Nachtstück (2008), Ohne Spock (2007), Das Barcklay-Syndrom oder Der rote Kreis (2006), Picard (2010), Das Picard Manöver (2006)). Le compositeur explique : « J’essaie d’introduire des choses familières dans des environnements où elles peuvent redevenir étrangères. Les extraterrestres sont des métaphores de l’infiltration et de la friction de l’étrange et de l’inattendu. »
Gordon Kampe n’hésite pas à amalgamer ces références, sans recherche de cohérence, rejetant toute hiérarchisation du goût. X - mit großsem Solo et Qs Nachtstück en sont deux exemples parmi bien d’autres : la première fait se rencontrer le tableau Großstadt d’Otto Dix, un arrêt sur image mélancolique d’une vidéo de l’artiste Bill Viola et un passage d’une des aventures de Ijon Tichy écrites par Stanislaw Lem ; la seconde confronte des variations sur une chanson de Dean Martin, des extraits de compositions de Hans-Joachim Hespos et Guillaume Dufay, un paragraphe des « Instructions générales pour les services postaux et de télécommunications » du Deutsche Bundespost et un poème d’Annette von Droste-Hülshoff. Le compositeur dit par cette démarche chercher à ancrer au sein de l’expérience du quotidien une approche esthétique, citant le philosophe Martin Seel : « Le pays de l’esthétique ne connaît pas de frontières ».
Prix et bourses d’études (sélection)
- Bourse de résidence au centre culturel Edenböckhaus de Munich, 2020 ;
- Bourse d’études Eduard Arnhold, 2019 ;
- Bourse de la Villa Concordia, villa internationale d’artistes, Bamberg, 2018 ;
- Prix Schneider-Schott, 2016 ;
- “Prix de Rome”, bourse de résidence à la Villa Massimo, 2016 ;
- Prix du compositeur de la Fondation musicale Ernst-von-Siemens, 2016 ;
- Bourse d’études pour le studio expérimental de la SWR, 2014 ;
- Prix de composition de la Fondation Walter Witte Viola, 2013 ;
- Prix de composition de la ville de Stuttgart, 2007, 2011 ;
- Bourse d’études pour la Cité des Arts de Paris, 2007 ;
- Sélection à l’Académie internationale de l’Ensemble Moderne, 2004, 2005 ;
- Bourse d’études de l’Académie des arts de Berlin, 2004 ;
- Prix de composition du Kunsthaus Ahrenshoop, 2002 ;
- Prix de composition au Festival de printemps de Weimar pour la musique contemporaine, 2000, 2001 ;
- Boursier de la Fondation Konrad-Adenauer, 1999-2003 ;
- Prix de composition pour les 350 ans de la paix de Westphalie, 1998.