Encouragé par son beau-père, contrebassiste russe au sein de l’Orchestre Philharmonique de Los Angeles, le jeune Jon Appleton commence à étudier le piano à six ans ainsi qu’à composer. De 1957 à 1961, il étudie au Reed College de Portland, Oregon, dont il sort diplômé en musique et littérature tandis qu’il continue à apprendre la composition avec Andrew Imbrie à l’Université de Berkeley en 1961-1962. L’année suivante, Jon Appleton enseigne la musique (piano, histoire et théorie de la musique) à la Verde Valley School à Sedona, en Arizona, où il dirige la chorale et l’orchestre.
De 1963 à 1965, Jon Appleton étudie à l’Université de l’Oregon avec Homer Keller et Robert Trotter où il obtient un master en composition et en théorie de la musique. L’année suivante, il fait ses études de troisième cycle avec William J. Mitchell et se forme à la musique électronique avec Mario Davidovsky et Vladimir Ussachevsky à l’Electronic Music Center de Columbia. En 1967, il est embauché à Dartmouth pour mettre en place un studio de musique électronique (un projet déjà ébauché par deux fois, l’année précédente à l’Université d’Oakland, mais sans succès suite au dédit de l’administration, et au début des années 1960 à l’Université d’Oregon) : The Bregman Electronic Music Studio devient l’un des studios pionniers des universités américaines, visité par de nombreux compositeurs, dont Jean-Claude Risset qui reste par la suite un collègue régulier de Jon Appleton. Il met dans le même temps sur pied une compétition de musique électronique qui se tient à Dartmouth pendant trois ans. Les années 1970 de Jon Appleton sont influencées par la musique concrète française telle qu’incarnée par François Bayle, Beatriz Ferreyra et Michel Redolfi, mais aussi par la figure séminale de Max Mathews. En 1972, il co-fonde l’International Confederation for Electroacoustic Music. Ses premières compositions de musique électroacoustique, Chef-d’Œuvre (1967) et Newark Airport Rock (1969) par exemple, établissent une nouvelle tradition de musique à programme électronique, portant l’auditeur dans différents paysages musicaux.
1973 marque le début de la collaboration avec les ingénieurs Sydney Alonso et Cameron Jones dont découlera la création du Dartmouth Digital Synthesizer puis du Synclavier (utilisé notamment plus tard dans des compositions de Frank Zappa et Mickael Jackson) pour lequel Appleton compose de nombreuses pièces, particulièrement dans les années 1980. Plusieurs pièces de cette période sont créées au festival annuel du Groupe de Musique Expérimentale de Bourges et au Fylkingen de Stockholm. Après un bref passage en 1976-1977 à la direction de l’Elektronmusikstudion (EMS) de Stockholm, année où il devient partenaire de New England Digital Corporation for Instrument Design and Educational Programs qui manufacture le Synclavier et où il reste consultant jusqu’en 1991, Appleton revient à Dartmouth où il se passionne pour la musique polynésienne et micronésienne et s’attache à mettre en place un programme de formation sur place d’un personnel radio permettant de pourvoir à l’enregistrement et à la conservation de la musique autochtone.
En 1989, il fonde le programme d’études de musique électroacoustique de Dartmouth avec David Evan Jones, combinant composition, acoustique, informatique et cognition musicale. En 1995, 1996 et 1998, Jon Appleton enseigne à l’Université Keiō de Tokyo. Le début des années 1990 le voit passer beaucoup de temps en Russie, où il encourage notamment l’ingénieur-compositeur Andre Smirnov à fonder le Theremin Centre for Electronic Music du Conservatoire de musique de Moscou, où il vient par la suite enseigner une fois l’an. Son intérêt pour la musique russe le ramène à la composition instrumentale et chorale : il compose notamment Le Dernier Voyage (1988-1989) et HOPI: La Naissance du désert (1993), deux opéras, commandes des Rencontres de Chorales d'enfants de Nice.
Fervent défenseur de la musique électronique et très investi dans sa défense institutionnelle, Jon Appleton a été successivement directeur du National Endowment for the Humanities Summer Electronic Music Institute en 1972, membre du comité directorial de l’American Music Center de 1979 à 1982, directeur du National Endowment for the Humanities Summer Seminar in Music and Technology en 1980, 1984 et 1987, président de la Society for Electro-Acoustic Music in the United States (SEAMUS) de 1987 à 1989 et membre du conseil d’administration de l’International Computer Music Association de 2002 à 2006.
En 2009, il prend sa retraite de Dartmouth après quarante-deux ans d’enseignement au sein de l’université, et enseigne ensuite à l’Université de Californie Santa Cruz.
Prix et bourses
- Alumnus Award de l’University of Oregon, 1998 ;
- Bourse du Massachusetts Institute of Technology, 1994Â ;
- Bourse artistique du New Hampshire State Council on the Arts, 1986Â ;
- Notable Children's Recording Award from the American Library Association, 1983Â ;
- National Endowment for the Arts Composers Fellowship, 1976, 1980Â ;
- Deuxième Prix du Concours International de Musique Électroacoustique de Bourges, 1973 ;
- 23 prix annuels de l’ASCAP (American Society of Composers, Authors, and Publishers), 1970–1992 ;
- Guggenheim Fellowship, 1970–1971 ;
- Fulbright Fellowship, bourse honorifique, 1970.