Maxime Mantovani est détenteur d’un master 2 en composition du Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Lyon sous la direction de François Roux, professeur en électroacoustique et musique mixte, mais possède également une formation en tant qu’ingénieur en électronique et en informatique. En 2018, il obtient une bourse de la Société Générale pour financer son travail de confections d’interfaces de contrôles audionumériques. En 2019, il intègre le Cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam, soutenu par une bourse SACEM.
Guitariste de formation, Maxime Mantovani s’intéresse au rock, au jazz — il s’inspire par exemple des enchaînements de quartes en réservoir harmonique et mélodique de Giant Step de John Coltrane pour sa pièce Stépologie (2017) — et à l’improvisation, une pratique qu’il a pu explorer et parfaire lors d’un séjour prolongé à San Francisco. À cet égard, il est le créateur de deux collectifs musicaux où l’improvisation tient une place centrale.
La science est le point de départ de certaines œuvres, comme Profondo blu (2015) réalisée en collaboration avec le bioacousticien Olivier Adam à partir d’enregistrements de cétacés ou Cènorama (2019) dont la structure reprend la théorie de l’Anthropocène, celle de la fin imminente et du renouveau de notre monde d’ici à 2050, le compositeur considérant que traiter un sujet est une manière d’organiser la forme. Cette thématique est aussi le lieu pour l’artiste de penser la place du compositeur dans le monde et la pérennité de ses outils technologiques. Cènorama et Aux Âmes (2018) se rapprochent aussi dans l’exploration du thème de la Fin, tandis qu’Existentia (2019), sa pièce de fin de Cursus, développe celui de l’absence.
Maxime Mantovani développe lui-même les outils matériels et logiciels qui servent à ses compositions et, très attaché à la relation compositeur-interprète, peut ainsi leur proposer, grâce à la lutherie électronique, des instruments sur-mesure une implication du corps qui tient une place prépondérante. L’électronique traversant tout son catalogue, ses recherches tendent à utiliser des « mécanismes d’oppositions et d’unions entre des sons et des timbres de natures différentes […] dans le but de rendre cohérente la rencontre entre l’électronique et l’acoustique. » Ces outils sont aussi pensés pour l’improvisation, pour accompagner des instrumentistes, et pour l’écriture de l’électronique en studio, le compositeur précisant que « ces interfaces matérielles et logicielles lui permettent de retrouver l’élasticité et la plasticité de la manipulation musicale des studios analogiques ». On retrouve à ce titre dans ses compositions des synthétiseurs analogiques (Kobol, Leipzig, Jupiter), comme dans Leipzig fait face à Jupiter (2013) et Dock Strasse (2014).
Ses œuvres sont éditées par BabelScores.