© Ircam-Centre Pompidou, 2017.

Les empreintes sont appliquées ici et là comme aux parois des grottes. Je sollicite la main comme elle tombe, sans trop la tordre, sans trop la contrarier. Les boutons d’accordéon sont en rangs serrés, l’empreinte d’une main couvre ainsi un large ambitus que l’instrumentiste peut
balayer rapidement, d’autant plus large que la main gauche secourt volontiers la droite pour étendre son aire de jeu. Ces déplacements d’araignée produisent des flux et participent à créer une matière granulaire.
Trois couches de sons se mélangent : son direct, sons enregistrés, traitements en temps réel. Je les hybride pour qu’elles fusionnent, en introduisant dans chacune les traitements ou les caractéristiques de l’autre, etc. Le temps réel est contrôlé de manière serrée, sa présence ménage peu de marges au musicien, mais elle anime avec vitalité le tissu sonore. Je cherche aussi à confronter pulsation et travail des textures, établissant un rapport physique avec l’une tout en dessinant l’autre dans le détail.
Denis Fargeton.

Le crabe des cocotiers