Contenus numériques consultables dans leur intégralité au sein de la Médiathèque de l'Ircam

Œuvre de
  • Franco Venturini (compositeur)
Participants
  • Giulio Francesconi (flûte)
  • Vincent Leterme (piano)
  • Pierre-Stéphane Meugé (saxophone)
  • Atelier Musique de Chambre 2011

La mort fait partie de notre existence dès son début. On ne peut pas l'ignorer, on l'a toujours devant nos yeux, dans nos pensées, nos corps. Nous n'avons aucun pouvoir sur notre vie, elle peut s'arrêter sans prévenir au milieu de notre vigueur corporelle et mentale, de nos projets et œuvres, de nos affections. Il n’y a pas de raison dans la mort, «Il n’est pas naturel de mourir, puisqu’on ne veut pas. Je veux être » [E. Ionesco, Le Roi se meurt]. Puisque l’homme vit avec la conscience de sa mortalité, chaque homme est un héros. Nous vivons avec la constante notion de pouvoir mourir à chaque instant, pourtant nous nous inventons tous les jours une façon de vivre, nous pensons toujours à demain. Je ne veux pas penser ma vie comme une transition vers une autre vie. Il ne m’intéresse pas, ce « quelque chose » dont je n’ai été pas retenu digne d’avoir la moindre nouvelle ; je ne connais que cette vie et la mort. La pièce est en trois parties enchaînées, chacune avec deux vers de Ludwig Feuerbach : 1. Ainsi, comme à sa place, / la Mort se trouve dans ta moelle épinière – 2. Voila ce que danse le monde, avec armes et bagages, / seulement au son de la cornemuse de la Mort. – 3. Tu ne peux exister qu'une seule fois, / résigne-toi docilement.
- - -
Death is part of our existence from its beginning. We cannot ignore it, we always have it before our eyes, in our thoughts, our bodies. We do not have any power on our life, it can stop without warning in the middle of our corporal and mental prime, of our projects and works, of our affections. There is no reason in death, «Dying is not natural, because we don’t want. I want to be." [E. Ionesco, Exit the King]. Since man lives with the conscience of its mortality, every man is a hero. We live with the constant notion that we may die at every moment, yet we invent every day a new way of living, we always think about tomorrow. I do not want to think my life as a transition to another life. That "something", of which I was not judged worthy to have any news, does not interest me ; I only know this life and death. The piece is composed of three parts that follow each other, each with two lines by Ludwig Feuerbach : 1. So is Death, as in his place, / in your spine. - 2. This dances the world, with all it has, / only to the sound of Death's bagpipe. - 3. You can be only once, / resign yourself obediently.

©Acanthes - enregistrement Studio Sextan, Hervé Martin - Guillaume Coudrette