Phoenix Eye, Dragon Eye, Yang Song 09:42
- Set ManiFeste (festival-académie)
- Manifeste 2021 - 2021-05-31 - 2021-06-30 > Créations du Cursus
- June 12, 2021
- Le Centquatre, Paris
- Program note: Créations du Cursus
Œuvre de
- Yang Song (compositrice)
Participants
- Yang Song (réalisatrice informatique musicale)
- Yi Zhou (violoncelle)
- Sébastien Naves (encadrement pédagogique Ircam)
- Jérémie Bourgogne (ingénieur du son)
Cette pièce m’a été inspirée par un instrument traditionnel chinois à cordes pincées: le guqin (proche du koto japo- nais et du gayageum coréen). Quand on joue du guqin, un certain nombre d’éléments esthétiques entrent en jeu: le mouvement, le geste, en plus des sons produits. L’écriture du temps et des événements musicaux repose entièrement sur un répertoire de gestes, motifs et positions des mains dont la notation se fait en caractères chinois. Par exemple, le titre L’œil du Phoenix, l’œil du Dragon est tout simplement une traduction littérale de la notation de deux des gestes techniques du répertoire musical du guqin. Pour cette com- position, le violoncelle – en tant qu’instrument emblématique de la musique occidentale – est placé à l’horizontale devant la violoncelliste (Yi Zhou). En le faisant ainsi pivoter de 90°, l’association avec l’instrument asiatique se fait plus manifeste. D’autre part, la vidéo, qui fait partie intégrante de ma composition, accentue la focalisation de l’attention sur le geste, en permettant de le détailler et en en proposant différents points de vue. Les images, captées en temps réel, sont juxtaposées à des séquences préenregistrées et font fonction, dans l’écriture, de plusieurs voix distinctes. De la même manière, l’électronique agit en parallèle ou en contrepoint des actions et de la présence de l’interprète. Ce n’est qu’en revenant à l’abstraction du geste musical, en opérant consciemment ce questionnement des racines de la tradition, que le lien peut se faire entre les deux traditions et syntaxes; cette pièce est ainsi ma contribution à ce défi d’importance, qui est sans l’ombre d’un doute l’ambition de nombreux compositeurs contemporains asiatiques.
Yang Song,
traduit de l’anglais par Jérémie Szpirglas
Créations du Cursus
Le Cursus est un programme pédagogique en informatique musicale unique en son genre proposé chaque année à dix jeunes compositrices et compositeurs. Intégrés au cœur de l’institut, les stagiaires sont formés sur les logiciels de l’Ircam appliqués à la composition musicale (Max, OpenMusic, Modalys, TS2, Spat...), dans un environnement riche et fécond de rencontres et d’échanges avec les chercheurs, développeurs, ingénieurs du son, réalisateurs en informatique musicale, compositeurs, travaillant dans les labos et les studios. Des travaux pratiques en studio, des workshops, ateliers d’improvisation avec électronique et conférences d’artistes invités complètent la formation.
À l’issue de leur année d’apprentissage, au mois de septembre, les élèves ont en main les outils technologiques nécessaires pour créer une courte œuvre avec électronique, qui peut prendre la forme d’une pièce musicale, d’une installation, d’une œuvre purement électronique, intégrant de la danse, de l’image, du texte... Les formes et les formats restent très ouverts. Les créations des élèves sont présentées dans le cadre de la saison musicale de l’Ircam.
Grâce à un partenariat établi avec le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (Cnsmdp), la Haute École de musique de Genève, l’Académie supérieure de musique de Strasbourg-HEAR, le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon et le Pôle supérieur d'enseignement artistique Paris-Boulogne-Billancourt (PSPBB), les élèves inscrits en master de composition dans ces établissements ont la possibilité d’effectuer, après sélection par un jury dédié, leur première année de formation en master au sein du Cursus de l’Ircam.