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À ce jour, c’est la sonde spatiale Pioneer 10/11 qui a connu la navigation la plus précise dans l’espace lointain. Cependant, les données de suivi radiométriques reçues à des distances de 20 à 70 unités astronomiques du soleil ont systématiquement indiqué la présence d’une petite et anormale dérive de Doppler en fréquence. La dérive est un décalage de fréquence bleue qui peut être interprété comme une très petite accélération dans la direction du soleil de chaque vaisseau spatial.

Ce signal s’est fait connaître en tant qu’anomalie Pioneer. Dans cette conférence, nous passerons en revue certains des mécanismes pouvant expliquer cette anomalie en nous concentrant sur les recherches récentes. Dans ce contexte, nous décrirons nos efforts pour la constitution du plus grand ensemble historique de données radiométriques de Doppler des sondes Pioneer 10 et 11 nécessaires à cette investigation minutieuse. Ces efforts ont abouti à une somme conséquente de données disponibles, qui est devenue la principale source de notre enquête sur les propriétés physiques de l’anomalie.

Nous ferons aussi état de la récupération des données de télémétrie du vaisseau spatial qui a permis de reconstruire l’historique technique du vaisseau. Nous discuterons des résultats obtenus avec notre modèle thermique d’éléments finis qui a été développé spécifiquement pour les vaisseaux Pioneer. Ce modèle a été utilisé pour investiguer la nature thermique de l’effet déroutant de l’utilisation de ces fichiers de télémétrie en conjonction avec les données Doppler beaucoup plus volumineuses de la sonde Pioneer. Nous terminerons par une synthèse des résultats de nos travaux sur l’origine physique de l’anomalie Pioneer.