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Vers le milieu des années 1980 à l’IRCAM, le compositeur français Marc-André Dalbavie a pris conscience de l’importance de l’espace dans l’existence du son, notamment à travers son contact avec l’acousticien Jean-Marie Adrien. À partir de ce moment, il a décidé de faire de l’espace un aspect important de la composition musicale, élargissant en conséquence son approche spectrale : en prêtant une attention particulière sur l’influence de l’espace externe dans la redéfinition acoustique du son et en incluant cet élément dans ses présupposés compositionnels.

Marc-André Dalbavie a ainsi développé une conception de l’orchestre très particulière, laquelle a son essence dans quelques corrélations entre des règles traditionnelles de l’orchestration et des lois de l’acoustique. Une nouvelle conception de l’orchestration surgit alors en conséquence de l’application à l’orchestre de son idée de « redéfinition acoustique ». Cette perspective l’a mené à définir l’orchestration comme « l’écriture d’une acoustique fictive ». Considérer l’espace comme un élément important dans la composition, ainsi que le développement d’une conception acoustique de l’orchestre, sont deux aspects qui confluent dans la création de ce que le compositeur nomme « acoustiques virtuelles ». Ces « acoustiques virtuelles » lui permettent d’incorporer dans l’écriture orchestrale certains éléments du comportement du son dans l’espace externe. Ces éléments, incorporés dans l’œuvre, à travers un ensemble de techniques d’orchestration, incluent des phénomènes acoustiques comme la réverbération, l’écho, la résonance, entre autres.

Ces techniques d’orchestration particulières, liées à la création d’«acoustiques virtuelles», constituent un aspect important dans les processus créatifs des œuvres orchestrales de Marc-André Dalbavie, qui est devenu, après son développement et perfectionnement dans les années 90, un des piliers essentiels de son écriture orchestrale récente. Dans notre recherche actuelle, nous étudions ces « acoustiques virtuelles » et les techniques d’orchestration associées. Notre recherche autour des processus créatifs de Dalbavie approche 10 œuvres orchestrales, composées entre 2001 et 2009 : Color, Ciaccona, Rocks under the water, Sinfonietta, Concerto pour piano, Variations orchestrales sur une œuvre de Janacek, Concerto pour flûte, La source d’un regard, Sonnets, Concerto pour hautbois. Dans cette communication, nous présenterons quelques éléments essentiels de la genèse des « acoustiques virtuelles » liés aux processus créatifs cités présents dans le corpus d’œuvres précédemment exposé, notre recherche est fondée dans une analyse approfondie autant des partitions que des écrits du compositeur.