Christian Mason suit des études de musicologie à l’Université de York et étudie la composition avec Sinan Savaskan, Nicola LeFanu, Thomas Simaku, Brian Ferneyhough et Julian Anderson. Dans le même temps, il participe aux cours d’été Stockhausen en Allemagne, Dartington en Angleterre, Royaumont et Acanthes en France et Takefu au Japon.
Assistant de composition de Harrison Birtwistle, il écrit ensuite sa thèse à l’Université de Kings College à Londres sous la direction de George Benjamin. Il a été compositeur en résidence à Eton College, la Villa Concordia, la fondation Civitella Ranieri (Italie), au Studio expérimental de Fribourg, à la Südwestrundfunk, ainsi qu’à l’Orchestre national d’Auvergne.
Il a reçu des commandes notamment des Wittener Tage für neue Kammermusik, des Donaueschinger Musiktage, de l’Auditorium du Louvre, de Wigmore Hall et d’ensembles comme le Birmingham Contemporary Music Group, le Philharmonia Orchestra de Londres, l’Orchestre philharmonique royal de Liège ou le quatuor Ligeti. Ses pièces ont été jouées aux festivals Ultraschall de Berlin, de Witten et de Lucerne, par l’Ensemble Recherche, l’Orchestre philharmonique de Vienne, l’orchestre de chambre de Munich, le London Sinfonietta, l’Ensemble Modern, l’Ensemble Remix, l’Ensemble Asko-Schönberg, l’Orchestre national de France et l’Ensemble intercontemporain.
Fervent interprète du thérémine, Christian Mason s’intéresse aux sons inhabituels, comme celui de l’harmonica et de la scie musicale. L’étrangeté et le lointain jouent de manière générale un rôle important dans son travail : ainsi, le compositeur se passionne pour ce qu’il est difficile d’appréhender, dans un désir de reconnaître ses propres limites : les étoiles, l’éternité, qui ont une place prépondérante dans les titres de ses œuvres (Zwischen den Sternen, Eternity in an hour, An Ocean of Years), mais également les relations entre les êtres vivants inanimés, qui lui apportent, non pas de l’angoisse, mais le sentiment réconfortant de la permanence. Grand marcheur, soucieux d’écologie, le compositeur écrit également plusieurs pièces sur la nature et les rapports que l’humain entretient avec elle, comme avec Man Made.
L’espace est aussi exploré dans l’instrumentation des pièces, où celui-ci est rarement utilisé de façon traditionnelle. Dans Layers of Love, les deux violons se situent de part et d’autre de l’ensemble, dans Aimless wonder et Zwischen den Sternen, les musiciens se déplacent, sortent et entrent en scène. Pour le compositeur, le concert traditionnel crée une division entre le spectateur et l’interprète, presque spirituelle. Il conçoit le concert comme un rituel : chacun y joue un rôle, l’écoute étant aussi importante que l’interprétation.
Christian Mason fait remonter sa première prise de conscience de la relation entre musique et espace à une représentation du Visage nuptial de Pierre Boulez dans son adolescence. Il rend hommage au compositeur dans Open to infinity: a grain of sand, commandée pour les 90 ans de celui-ci, en reprenant en son cœur la structure et l’instrumentation (piano, harpe, vibraphone) de sur Incises.
Professeur invité de composition à l’Université de Cambridge, Christian Mason est également à l’origine de la création de l’ensemble Octandre, dont il est co-directeur artistique, avec le chef d’orchestre anglais Jonathan Hargreaves, qui promeut la musique contemporaine par des performances régulières dans tout le Royaume-Uni. Il assure en outre la fonction de mentor du projet parrainé par le LSO Panufnik Young Composers Project.
Ses œuvres sont publiées chez Breitkopf & Härtel.
Prix et bourses
- Prix compositeur de la Ernst von Siemens Musikstiftung, 2015 ;
- Bourse Mendhelssohn, 2012 ;
- British Composer Award pour Learning Self Modulation, 2012 ;
- Prix de composition de la Royal Philharmonic Society, 2009.