Josh Levine suit des études de guitare, puis étudie la composition avec Balz Trümpy à l’Académie de musique de Bâle. Il séjourne ensuite quelque temps à Paris, où il assiste aux cours de Guy Reibel au Conservatoire national supérieur de musique et suit le Cursus en composition et informatique musicale de l’Ircam en 1994-1995. En 1987, il reçoit le premier prix de musique électroacoustique du concours international de Bourges pour sa pièce acousmatique Tel, ainsi qu’un Euphonie d’0r en 1992.
Boursier à la Cité internationale des arts de Paris en 1991, il rejoint en 1992 l’Université de Californie à San Diego, où il travaille principalement avec Brian Ferneyhough et obtient sa thèse de doctorat.
De 2000 à 2008, il enseigne la composition, la musique électronique et la théorie de la musique à l’Université d’État de San Francisco, puis est nommé professeur assistant de composition au Conservatoire de Musique d’Oberlin (Ohio). Il a également enseigné la composition à l’Université de Californie à San Diego, à Harvard et à Stanford, ainsi que dans le cadre de sa résidence artistique au festival soundSCAPE en Italie et en tant que « Senior Composer » aux festivals June in Buffalo de 2016 et 2017.
Ses œuvres ont été commandées entre autres par Magnus Andersson, Aiyun Huang, Sean Dowgray, Marcus Weiss, Parker Ramsay, Jürg Wyttenbach, Tony Arnold et le JACK Quartet, Mivos Quartet, soundSCAPE Trio, Calliope Duo, Ensemble Contrechamps, l’Ensemble Intercontemporain et la Fondation Pro Helvetia. Elles ont été jouées à l’Ircam, à la Cité de la Musique de Paris, au Merkin Hall de New York et à des festivals à Melbourne, Los Angeles et aux World New Music Days de Stockholm.
Josh Levine s’intéresse à l’unité formée par la mémoire et l’imagination — le souvenir comme acte d’imagination et l’invention comme acte de remémoration. En ce sens, la question du temps, de sa fluidité, de la répétition et du changement sont prépondérants dans son travail : plusieurs de ses pièces se présentent comme des variations sur une ou plusieurs phrases musicales, notamment dans Clear Sky (2005-2006) Praeludium (2008-2009) et Sixty Cycles (2017). Dans Former Selves (2007), des éléments tirés de pièces antérieures sont incorporés à la fois comme gestes musicaux articulés par les instrumentistes et comme samples transformés par l’électronique. Cette pièce apparaît comme le pendant de Glimpses (1986), l’une de ses premières œuvres, où Josh Levine développe des “images aurales” inachevées (des aperçus ou glimpses) des idées musicales dont il pressent une future influence sur son travail et laisse leur incomplétude à l’imagination de l’auditeur. Une majeure partie de ce matériau se retrouvera, sans se ressembler, dans d’autres contextes, « comme une connaissance revue des années plus tard, dans un autre lieu et dans d’autres circonstances1 ».
En 2018-2019, Josh Levine est récipiendaire d’une bourse du Radcliffe Institute for Advanced Study de Harvard : à cette occasion, il travaille sur un cycle de pièces pour quatuor à cordes, Again not the same river, « étudiant les interactions entre les architectoniques cycliques et les matériaux en évolution qui reflètent la juxtaposition complexe dans nos vies de la récurrence et du changement2 ».
1. Note d’intention de la pièce sur le site du compositeur.
2. Page de Josh Levine sur le site du Radcliffe Institute.