NĂ©e Ă  Tokyo en 1969, Misato Mochizuki Ă©tudie l’harmonie, le piano et la composition Ă  l’UniversitĂ© nationale des Beaux-Arts et de la Musique de Tokyo, et y obtient en 1992 une MaĂ®trise de composition. Elle Ă©tudie ensuite la composition au conservatoire national supĂ©rieur de musique de Paris. En 1995, elle y obtient un premier prix de composition et entre en cycle de perfectionnement dans les classes de Paul Mefano et d’Emmanuel Nunes. Elle suit en 1996-1997 le cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam, oĂą elle travaille notamment avec Tristan Murail.

Elle enseigne depuis 2007 les disciplines artistiques à l’Université Meiji Gakuin de Tokyo, et a été professeure invitée aux cours d’été de Darmstadt (2008), de Royaumont (2009), Takefu, ou encore au Conservatoire d’Amsterdam.

Elle remporte plusieurs prix parmi lesquels, en 1995 le grand prix et le prix Yasuda au 64e Concours de musique au Japon, en 1998 le “Stipendien Preis” au 39e Ferienkurse de Darmstadt, en 2000 le prix Akutagawa pour la meilleure crĂ©ation pour orchestre pour Camera lucida, le prix du festival « Ars Musica Â» de Bruxelles en 2002 pour Chimera, le prix Otaka de la meilleure pièce symphonique en 2005 pour Cloud nine, le Grand prix de la Tribune internationale des compositeurs Ă  Dublin en 2008 pour L’heure bleue, et le Prix de l’artiste fĂ©minine de Heidelberg en 2010.

Ses œuvres sont jouées lors de festivals internationaux (Donaueschingen, Manca …) par les ensembles, comme l’Orchestre Symphonique de SWR Baden-Baden, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, Deutsche Sinfonieorchester de la SFB-Radio Berlin, l’Ensemble intercontemporain, l’Ensemble Modern, Klangforum Wien, Ictus Ensemble, Nieuw Ensemble, 2e2m, Court-circuit.

Alliage entre traditions occidentale et asiatique, l’écriture de Misato Mochizuki est d’une grande liberté formelle et stylistique et d’un jeu de couleurs très nuancé, elle est influencée aussi bien par les modes orientaux que par le courant spectral.

L’Œuvre de Misato Mochizuki est marquĂ©e par l’intĂ©rĂŞt de la compositrice pour les recherches en biologie et en gĂ©nĂ©tique : elle en fait le sujet de ses pièces Homeobox (2001) et Chimera (2000). L’homme et le cosmos sont aussi au centre de Noos (2001) et Omega project (2002), inspirĂ©s par les travaux de Teilhard de Chardin.

Une pulsation sous-jacente guide le déroulement de chacune de ses pièces, même parfois inaudible, elle est alors présente de façon subliminale. Chimera évoque un organisme vivant, doté d’une pulsion cardiaque et dont les cellules musicales vivent, se reproduisent, se transforment et se déplacent à la manière d’un corps biologique. C’est un mouvement perpétuel qui se développe selon des règles métonymiques, amplification d’un détail, transformations de bouts de figures par l’apparition de bruits, …

La photographie est aussi une référence dans l’attitude compositionnelle de Misato Mochizuki. La chambre claire (1998) et Camera lucida (1999) évoquent les manipulations focales et la reproduction à l’infini d’instants fugitifs.

Les techniques de morphing sonores et synthèses croisĂ©es lui permettent Ă  l’issue de son travail Ă  l’Ircam (Si bleu, si calme : 1997) d’étendre les possibilitĂ©s de l’instrumentarium traditionnel, de manière Ă  fondre des timbres diffĂ©rents dans la continuitĂ© d’un parcours sonore.

Des pièces Ă©crites pour le cinĂ©ma muet (l’un de Kenji Mizoguchi et un autre de Man Ray) sont crĂ©Ă©es respectivement au festival Agora de l’Ircam et Ă  Radio France en 2007. 2009 voit la crĂ©ation d’un « opĂ©ra bouffe Â», The big bakery robbery basĂ© sur des nouvelles de Haruki Murakami.

Entre 2011 et 2013, Misato Mochizuki est compositrice en rĂ©sidence au festival international de musique de Besançon. Lors de cette rĂ©sidence est crĂ©Ă©e la pièce pĂ©dagogique pour orchestre, Nirai II en 2013. En 2015, elle compose un concerto pour percussion Quark II crĂ©Ă© par Thierry Miroglio et l’Ensemble Orchestral Contemporain sous la direction de Daniel Kawka. Son quatuor Ă  cordes Brains est crĂ©Ă© par le Quatuor Diotima lors du festival PrĂ©sences 2017. La mĂŞme annĂ©e sa pièce TĂŞtes, pour voix soliste et ensemble est crĂ©Ă©e Ă  Darmstadt par l’ensemble Musikfabrik.

Ses pièces sont Ă©ditĂ©es chez Breitkopf & Härtel.

© Ircam-Centre Pompidou, 2019

sources

  • Site de la compositrice
  • Éditions Breitkopf & Härtel


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