York Höller est né le 11 janvier 1944 à Leverkusen, en Allemagne. Il appartient à la première génération de compositeurs qui émergent de la République Fédérale Allemande. Il suit à Cologne des études de composition avec Bernd Alois Zimmermann et de piano et direction avec Herbert Eimert, ainsi qu’un cursus de philosophie et de musicologie à l’Université. En 1965, il participe au cours d’été de Darmstadt où il est profondément marqué par Pierre Boulez et Karlheinz Stockhausen, deux compositeurs qui ont influencé de manière décisive le développement de la musique sérielle. Ce dernier l’invite au studio de la WDR à Cologne de 1971 à 1972 et Höller lui succèdera à la direction du studio en 1990.

Tôt dans sa carrière — par exemple dans son essai approfondi Étude critique des techniques de composition sérielle — Höller se préoccupe de la question de la réception de la musique savante contemporaine, en particulier ce qu’il analyse comme un hiatus entre l’ambition théorique et la valeur purement musicale de certaines formes de sérialisme. Dans ce contexte, il formule un certain nombre de concepts fondamentaux liés à la « Gestalt Theorie » (théorie des formes). Cette phase dans son évolution — qui a succédé aux périodes « informelle » et « stochastique » — s’accompagne d’un intérêt pour certains modèles mélodiques grégoriens — aux racines de la musique européenne —, et pour le phénomène central de la biologie moléculaire, le « code génétique ». Ces explorations l’ont finalement conduit vers la mise en forme des idées de « Gestalt Komposition » et de « Klanggestalt » (formes sonores), qui fondent la syntaxe de son langage musical actuel.

Paris accueille York Höller en 1977, avec une commande du Centre Georges-Pompidou, Antiphon, pour quatuor à cordes et bande. En 1978, c’est également Arcus qui préside à l’ouverture de l’Espace de Projection de l’Ircam. Pierre Boulez l’invite ensuite à réaliser un nouveau projet à l’Ircam, Résonance (1980). Plus tard, York Höller réalise à l’Ircam la partie électronique (sous forme d’une bande sonore) de son premier opéra, Le Maître et Marguerite, d’après le roman de Bulgakov, créé à l’Opéra de Paris en 1989.

Dans années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, son catalogue s’enrichit aussi de nombreuses pièces acoustiques, parmi lesquelles le Concerto pour piano et orchestre n° 1, créé par Daniel Barenboim et l’œuvre pour grand orchestre Magische Klanggestalt, créée en 1986 au cours d’une tournée dans plusieurs pays d’Europe.

Parmi les concertos figurent Fanal, pour trompette et orchestre, créé en 1991 par l’Ensemble intercontemporain, le deuxième concerto pour piano, Pensées, pour piano MIDI, orchestre et électronique (1993). L’œuvre pour orchestre Aura, commande du Chicago Symphony Orchestra, est créé sous la baguette de Daniel Barenboim en 1995. En 1999, Aufbruch est créé à l’occasion du déménagement du parlement allemand de Bonn à Berlin pour lequel cette pièce pour grand ochestre a été commandée.

Ces dernières années voient les créations de Gegenklänge, par l’Ensemble Modern en 2000, Widerspiel, pour deux pianos et grand orchestre, créé en 2000 à Cologne, Klangzeichen pour piano et quinette à vent, créé au Festival international de musique de chambre de Jerusalem en 2003, Fluchtpunkte créé par l’Ensemble Recherche en 2006, et Zwiegestalt, pour quatuor à cordes et piano, créé à Essen en 2008, par Anthony Spiri et le Minguet Quartett.

© Ircam-Centre Pompidou, 2008

sources

  • Éditions Boosey & Hawkes (voir ressources documentaires)


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