On appelle en général « introduction » un morceau qui en précède un autre, en annonce, en suggère, parfois par caractères contrastants, des éléments. Ce n'est pas le cas dans cette « Introduction à l'Obscur » où le mot assume pleinement le sens d'une attente.
Dans Introduzione all'Oscuro, l'imitation, le transfert de certains sons physiologues est évident : une sorte d'objectivation, une dramatisation muette de la pulsation cardiaque et de la respiration. Ici, la musique tend à inverser les termes d'absence et de présence, les déplaçant vers ce qui est « spectral ». Ce qui s'annonce ne se perçoit pas : reste seulement un mouvement aveugle et énigmatique en accélération et décélération de pulsations périodiques.
Quelques réminiscences de chansons apparaissent (lambeaux de réel dans ce climat de tension) non seulement avec la magique indifférence des choses qui nous sont familières, mais plus encore, presque comme de limpides épiphanies.
Programme du concert du « Quatrième Festival de Musique Contemporaine Italienne », jeudi 4 avril 1996