Trois madrigaux
Initialement commandée par l’assemblée territoriale de l’Ile de la Réunion, cette pièce en trois mouvements, intégrait à l’écriture d’orchestre dans sa première version un groupe de musique traditionnelle Maloya. Dans la deuxième version, cette idée fondatrice est restée, qui amène à situer dans l’orchestre un chanteur ou une chanteuse dépositaire d’une culture traditionnelle du chant improvisé.
C’est lui ou elle qui traduit cet espace des songes dans la relation qu’il entretiendra avec le champ de l’écrit dont il peut, sans jamais être perçu comme un soliste, être un commentateur.
Structuré en trois mouvements, cette pièce fait intervenir des éléments enregistrés qui les relient, conçus comme des paysages acoustiques imaginaires où pourtant l’on perçoit ce qui appartient au monde figuratif de la nature – grillons de nuit, oiseaux, orages légèrement transformés et « accordés », mais aussi rumeurs des hommes – mixés ensemble, alors qu’ils ont été recueillis sur des aires géographiques, des pays, des continents différents.
Ces paysages participent de cet espace des songes qu’ils colorent et habitent avec l’orchestre et la voix.
Chaque mouvement, un madrigal, traite selon la nature même de cette forme musicale, d’un matériau contrapuntique différent où chaque espace acoustique : écrit, improvisé, fixé sur support par l’enregistrement, a sa part.
Henry Fourès