Trait d’union fait suite à D'un Trait - Trentemps (qui passe), pièce écrite pour Alexis Descharmes en 2007.
Le « trait d’union » c’est d’abord un groupe de motifs tirés de D’un trait qui permettent au violon et au violoncelle de se rencontrer, l’un d’eux – le plus exploité – étant une sorte de bariolage ascendant et micro-intervallique qui tente toujours d’atteindre le haut du registre en accélérant.
Ce « trait d’union » peut aussi s’entendre dans la figure homorythmique partagée par les deux protagonistes après des moments de déphasage, ou encore dans une « boucle » répartie entre les deux instrumentistes et qui bloque le développement du discours...
Enfin, le trait d’union, c’est le timbre des cordes traité de telle manière que les deux instruments finissent par sonner comme un seul.
Mais, dans cette pièce, ce qui compte avant tout, c’est la tension extrême, la mise en danger permanente du matériau et des instrumentistes. Le travail structurel de composition s’efface de lui-même au profit du jeu des protagonistes que sont le violon et le violoncelle.
Philippe Hurel, ManiFeste-2015.