Louis Durey est né à Paris le 27 mai 1888, place Saint-Germain-des-Prés, d’une famille de la bourgeoisie industrielle française, spécialisée dans l’imprimerie.

Ce n’est qu’aux alentours de sa vingtième année, après la découverte de Pélléas et Mélisande , que le goût qu’il manifestait pour la musique le poussa à faire ses études d’harmonie, contrepoint, fugue et composition, comme élève particulier et en dehors de toute école, sous la direction de Léon Saint- Réquier qui était alors professeur à la SchoIa Cantorum et Chef des Chanteurs de Saint-Gervais.

Ses premières compositions datent de 1914. Elles témoignent de la profonde affinité qui le liait à la musique de Claude Debussy.

Cette même année, le hasard lui fait découvrir une mélodie d’Arnold Schoenberg, extraite du Livre des Jardins suspendus. Ce trait de lumière ouvrait la voie à toutes ses recherches ultérieures, et c’est plus précisément avec l’Offrande Lyrique que sa personnalité va s’affirmer, se livrant à toutes les ressources de son imagination, premier en France, sans doute, à utiliser un langage musical aussi nettement libéré.

En 1917, il compose Eloges (op.8), sur trois poèmes de Saint-Léger, qu’il estimera lui-même, en 1977, comme l’une des pages les plus représentatives de sa carrière musicale tout comme de sa propre personnalité. Toujours en 1917, il fonde avec Erik Satie, Georges Auric et Arthur Honegger, le petit groupe des «Nouveaux Jeunes» qui, en 1919, devint le «Groupe des Six». Louis Durey se «séparera» de ses camarades du «Groupe des Six» en 1921, sans pour autant rompre les liens de franche amitié qui les avaient toujours unis.

En 1920, il écrit les Trois Préludes pour le piano (op.26), dédiés à la mémoire de Juliette Meerowitch, qui fut sa toute première interprète au Concert du 6 juin 1917, Salles Huyghens. Ses aînés l’encourageront : Albert Roussel, Florent Schmitt, Charles Koechlin et surtout Maurice Ravel qui d’ailleurs parrainera son entrée à la S.A.C.E.M. Suivront, en 1921, Deux études pour le piano (op.29) : Eaux courantes , Eaux dormantes, inspirées de la grande tradition pianistique jalonnée par Liszt, Debussy, Ravel. C’est à Saint-Tropez, en 1923, qu’il composera L ‘Occasion (op.34), comédie lyrique en un acte, d’après Prosper Mérimée.

De 1943 à 1947, il entreprend de nombreux travaux de musicologie : reconstitution de plus d’une centaine de chansons françaises de Clément Janequin, diverses pièces de Costeley, Lassus, Marenzio, Grands motets de Josquin-des-Prés… Cette activité développera en lui le goût de l’écriture chorale. Il réalisera également de nombreuses harmonisations de chants folkloriques français.

Ces deux pôles d’attractions vont, à partir de 1944, le guider et déterminer pour lui comme une règle de vie. Avec les Six pièces de l’automne 53 , Louis Durey reviendra à la musique «pure», délaissant pour un temps l’expression d’idées par le truchement de la voix chantée.

Il venait d’avoir 80 ans lorsqu’il composa Nicolios et la flûte ( op. I I I ), d’après un épisode du roman de Nikos Kasantzaki, Le Christ recrucifié, Il retrouvait ici, un bonheur d’expression et une fraîcheur absolument exceptionnels.

Entre 1967 et 1974, il écrira, par intervalles, les Autoportraits , 16 pièces pour le piano (op.108), Trois pièces pour le piano , (op.109) en complément des Autoportraits , et le Poème pour le piano , 116e et ultime opus, qui constitue le 20e et dernier volet de la série de ces Autoportraits , où il a recherché une expression purement subjective, un véritable self-portrait, comme Rembrandt en fit tant de lui-même.

L’oeuvre de Louis Durey, qui totalise 116 opus catalogués, embrasse tous les genres - le ballet excepté.

Il n’ abordera que très peu la scène où l’orchestre symphonique mais composera la musique de plusieurs films documentaires. Il assurera également diverses collaborations musicales.

Il ne s’est laissé enfermer dans aucun système, trop jaloux de pouvoir s’exprimer en toute liberté. Cherchant toujours à se renouveler, il s’est défini lui-même comme une continuité vêtue d’aspects variés. Par-delà les différentes bifurcations esthétiques, par-delà les influences reçues, demeure, au travers de toute sa musique, sa grande sensibilité. son humanisme.

© Ircam-Centre Pompidou, 2007


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