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« Wie ein Atmen im Lichte », pour shô seul
« C’est inspiré d’une phrase écrite par Rudolph Steiner au tableau noir, “Wie ein Atmen in Lichte” (comme une respiration dans la lumière), que j’ai composé cette œuvre. Elle fut créée le 28 février 2002 en Suisse, à Dornach, où est située l’institution fondée par le théosophe. C’est là, lors d’une conférence prononcée le 24 novembre 1923, que Steiner écrivit : “L’homme se sent mélancolique à la vue du brouillard qui l’aveugle, car s’il voit la mer porteuse de lumière, comme Lucifer, ses émotions et ses pensées connaissent une respiration et une liberté qui sont celles d’une humanité supérieure. Alors, l’homme pense comme s’il respirait. Il se sent dans la lumière comme dans sa respiration. »
Toshio Hosokawa (traduction Pascal Ianco)
Vertical Song I, pour flûte seule
Commande de Roberto Fabbriciani qui l’a créée en juillet 1995 à la Biennale de Venise.
« Par la musique, j’essaie d’exprimer, non pas la partie la plus extérieure de l’émotion humaine, mais la plus profonde. C’est là, je le crois, dans des endroits que notre vie de tous les jours méconnaît, que le langage musical trouve son origine. Quand je chante, je veux que mon chant plonge verticalement dans ces profondeurs. Je veux que ces chants qui naissent des profondeurs remontent verticalement, jusqu’à ce qu’elles nous atteignent, là nous vivons notre vie de tous les jours. »
Toshio Hosokawa (traduction Pascal Ianco)
In die Tiefe der Zeit (Aux confins du temps) pour violoncelle et accordéon
Commande de l’Académie internationale d’été du Mozarteum de Salzbourg.
« Au cours des dernières années, il m’a paru de plus en plus important de pénétrer dans chaque note, dans chaque son, de façon verticale, d’ « arpenter le paysage d’un son donné » dans toutes ses teintes et ses nuances, de prendre le temps, d’observer, comme dans une peinture de paysage, la silhouette d’un son constamment en mouvement. – Ecouter – Je me demande : comment naît un son, de quoi résulte-t-il ? les mouvements les plus imperceptibles de l’air dans le ciel (dans l’atmosphère) font vibrer, en les effleurant à peine, un objet, un arbre, l’herbe etc. et produisent un son !
Simplement plongé en soi-même, on écoute le paysage de la création, l’évolution puis la disparition d’un son, comme si l’on regardait un nuage se déplaçant lentement dans le ciel. Est-ce seulement possible de scruter les sons de la sorte ? Jailli des profondeurs, un simple son poe suite d’oeuvres inspirées par ma visite au Musée TOM pour les malvoyants où les sculptures sont visitées tactilement. Dans ce musée, des expérimentations sont en cours, pour nous faire reconsidérer “le sens du toucher” qui a été éclipsé dans ce monde moderne par “le sens de la vue”. J’ai été particulièrement impressionné par des sculptures d’élèves issus d’écoles japonaises pour aveugles, qui y étaient exposées. Parmi celles-ci, il y avait plusieurs oeuvres ayant pour thème les oiseaux. Mes Birds Fragments sont nés de l’impression que ces oeuvres m’avaient faite. Les enfants aveugles n’avaient jamais vu d’oiseaux. Ils exprimaient, avec l’argile, les oiseaux qu’ils imaginaient d’après les poèmes ou en les touchant.
Comme les enfants malvoyants qui produisent des formes en modelant la glaise, j’ai voulu produire une forme de musique en touchant les sons. J’ai essayé d’aborder ici des sujets que la musique moderne avait oubliés, comme le sentiment de matérialité, de toucher, de profondeur et de nature spatiale.
Le shô forme l’arrière-plan des Birds Fragments III : si la flûte représente un être humain ou un oiseau, le shô est une mère ou la nature qui l’entoure. La flûte poursuit son mouvement unique, profondément inspiré par l’atmosphère sonore du shô. »
Toshio Hosokawa
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