« Dans le cadre du projet In Vivo — laboratoire de
recherche sur les espaces sonores organisé par
l’Ircam et la Comédie de Reims — j’ai choisi de travailler
sur Nous les vagues de Mariette Navarro. Ce
récit d’une révolte qui gronde est porté sur scène
par deux comédiens : une femme et un homme.
Avec l’aide des outils développés par l’Ircam, nous
avons cherché à démultiplier leur voix pour caractériser
chaque individualité prise dans cette masse.
Cette lecture augmentée permet de faire entendre
ce texte d’une force poétique et politique indéniable
grâce à différents procédés de spatialisation,
d’amplification et de transformation vocales,
transmis par les réalisateurs en informatique musicale
(RIM) de l’Ircam.
La mise en scène de ce projet singulier de
recherche et de développement a pu s’écrire dans
un dialogue constant entre les enjeux dramaturgiques
propres à l’oeuvre et les potentialités novatrices
offertes par ces outils que nous avons pris le
temps d’apprivoiser.
Pour moi, le rapport à l’espace sonore est primordial
dans une tension avec l’image scénique. La
dissociation entre l’image et le son peut révéler un
espace qui convoque l’imaginaire du spectateur,
l’invitant à se positionner sur la réalité de la fiction.
Dans mon travail, je mets tout en oeuvre pour
que la représentation théâtrale relève d’une
expérience intime – qu’elle plonge chaque individu
dans cet état d’écoute active qui sollicite,
interroge et déplace. »
Matthieu Roy

Centquatre

Quatre metteurs en scène (Émilie Rousset, Matthieu Roy, Cyril Teste et Guillaume Vincent) s'emparent de la question technologique in vivo. Entourés d'acteurs et de techniciens, ils ont constitué un groupe de recherche, autour de Ludovic Lagarde pendant une saison, pour explorer les métamorphoses de la voix et de l'espace, issues des recherches conduites à l'Ircam. Du labo au plateau, la technologie est à l'épreuve du corps et de la scène.