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En 2015, Patricia Kopatchinskaja commande à Péter Eötvös une œuvre pour violon seul pour le 70e anniversaire d’un Genevois appelé Gérard Fleury. Elle crée la pièce en 2016 lors d’une réunion de famille. Eötvös s’inspire pour l’occasion d’une citation de James Joyce, extraite du 11e chapitre d’Ulysses, lequel est scandé par un appel (« pur, déchirant et désimourant »), le chant des sirènes.
En forme de thème et variations (parfois virtuoses), l’œuvre s’ouvre sur la présentation du thème, puis suit l’articulation et le rythme du texte anglais. L’interprète ne récite pas le texte de la partition, mais tente de façonner son éloquence grâce aux glissandos de son instrument. Le seul effet sonore inhabituel est un « silence retentissant » et répété (évocation paradoxale du chant des sirènes). Son exécution dépend de la qualité du bois du cordier.
Si un lent coup d’archet sur le cordier ne produit pas le bourdonnement profond attendu, alors la solution la plus simple est de tirer l’archet en diagonale, lentement, sur le chevalet, sans que les cordes ne sonnent. Le ton de la pièce, qui joue avec l’écoute, les perceptions et les réactions aux structures musicales, est solennel et hiératique, tel un discours.
5 mars 2024 00:14:02
5 mars 2024 00:08:00
5 mars 2024 00:18:22
26 mars 2024 00:23:17
5 mars 2024 01:10:09
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