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Composé par Alireza Farhang , concert du 20 juillet 2007
Texte : Céline Khawan
Une scène. Un quatuor.
Dans le théâtre de la musique, les instruments répondent à des codes sonores esquissant ainsi des limites précises dans l’écoute, soulignant la définition et la nature de chacun…
Dans un quatuor, le violon peut-il sortir de son cadre ?
L’ouïe saisit la hauteur, présente et évidente. L’habitude qui s’exerce alors sur l’écoute condamne l’instrument en réduisant celui-ci à sa “fonction” d’origine : un violon est un violon.
Si l’on fait ombrage à la hauteur, que reste-t-il alors ?
Quel est donc le rôle de la hauteur ?
Par ailleurs, l’instrument ne parle-t-il que son propre langage ?
Peut-il s’exprimer dans le langage d’un autre ?
Il est certain qu’il s’agit là d’une question délicate ; l’inertie de chaque instrument est si forte qu’on ne peut la négliger et l’idiomatique sonore reste profondément caractéristique de chacun.
Cependant, sans s’éloigner de sa nature, un instrument donné pourrait ne plus tout à fait être lui-même.
La problématique de cette oeuvre m’a poussé à m’opposer à mon propre style d’écriture, à me mettre en péril adoptant des techniques encore inexplorées par moi afin de permettre davantage la prise de conscience et de philosophie que suggère la question.
Qu’incarne donc l’instrument dans le mouvement perpétuellement vertigineux de la musique ?
Qu’incarne un quatuor dans l’incessante évolution des sonorités?
Une scène. Un quatuor. Une électronique.
Liens de langages, recherche de brassage, confusion et repère des instruments.
Voilà un contexte qui émet des sons inhabituels sortant de la bouche d’un quatuor.
Les moyens technologiques d’aujourd’hui favorisent des relations plus intimes avec les instruments.
L’électronique, caressant l’intérieur de tout instrument, dessine le corps de chacun permettant ainsi un rapport encore plus physique avec la musique.
Les interprètes du quatuor construisent ainsi des contacts charnels voire même sensuels avec leurs instruments ; ceci par le biais des sons percussifs subtilement appliqués sur leurs instruments et discrètement amplifiés par l’électronique comme l’effet d’un gros plan.
Les sons électroniques choisis dans l’oeuvre soulignent ainsi la respiration des cordes, leurs battements de coeurs, l’extase et la transe ainsi provoqués par le geste savant d’un jeu de mains éloquent et réceptif.
Quelle est la relation que tisse le son avec l’être ?
Quels sont alors les enjeux du son ? A.F. juillet 2007
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