Plus de vingt ans après les Carillons pour les heures du jour et de la nuit, on retrouve dans Wamba, (transcription de la pièce de 1980 pour le Carillon de Saint-Germain l'Auxerrois), le goût d'Ohana pour l'éclat et le rayonnement harmonique des cloches et carillons, si souvent présents dans sa musique instrumentale ou vocale. Le grand clavecin moderne de concert est particulièrement apte à rendre l'ampleur et la couleur de ces Bourdons des cathédrales de Galice auxquels le titre fait allusion. Ohana y associe l'évocation du couronnement d'un roi wisigoth de même nom, couronné à Tolède à la fin du Vlle siècle, dans des fastes qui ne sont pas sans rappeler la fameuse scène du couronnement de Boris Godounov. Conga, avec ses rythmes afro-cubains et ses sonorités évoquant les instruments qui leur sont attachés, (bongos et tumbas), renoue avec la tradition du clavecin du XVIIIe siècle, instrument entre autres, de la danse, dans une version moderne qui n'a rien d'un pastiche et qui ne retient de la tradition que ce qui sert sa propre vision musicale.
Christine Prost, catalogue raisonné de l'œuvre de Maurice Ohana, Revue Musicale, Editions Richard-Masse.