autre clavier [keytar]
La première chose à noter est que le keytar n’est pas un instrument : il n’a ni corps, ni son. Il est omnipotent et, pour aggraver les choses, bien qu’il ne possède aucun répertoire véritablement significatif, il ne survit qu’en tant que relique des années 1980.
Je ne me serais jamais approché d’une telle monstruosité de mon propre gré, si Pierre Jodlowski ne m’y avait pas encouragé. Et même si je n’ai aucune raison de douter de ses bonnes intentions, je crois qu’il me l’a confié surtout pour des raisons logistiques.
Or, même si je fais semblant d’être immunisé contre le charme kitsch de cet objet, je dois avouer qu’il m’a complètement séduit. Avec le temps, j’ai même fini par l’aimer.
Et peut-être qu’à présent il m’aime en retour, car pour moi il a renoncé à ses attributs divins, se dégradant jusqu’à ne jouer que des ondes sinusoïdales, condamné à la fragilité de son nouveau corps lunaire.
Estoult (ou Astolphe) est le plus absurde des paladins de Charlemagne. Il s’envole vers la Lune — accompagné de Saint Jean, sur le char de feu du prophète Élie — pour y retrouver la raison de Roland, conservée dans une fiole. Il est le héros de ma pièce, et il est équipé d’un keytar magique.
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