(Extrait d’une lettre écrite à Thérèse Desjardins alors que le compositeur était à Paris, le 7 janvier 1983. La note de programme ci-dessous fait référence à une prémonition du compositeur concernant sa propre mort.)
« … J’ai continué mon travail avec une sorte de merveilleuse sérénité. Je compose plus lentement car j’ai de plus en plus de notes à écrire de ma musique ! Je viens juste de terminer les six premières minutes de Crois-tu en l’immortalité de l’âme. J’y fais presque du « dripping ! » Toute la pièce utilise deux pôles : mobilité et immobilité ! Voici un texte que j’utilise dans une partie immobile :
… J’avais froid, c’était l’hiver
Enfin je croyais avoir froid
J’étais peut-être froid.
Dieu m’avait pourtant dit que j’aurais froid.
J’étais peut-être mort.
Ce n’était pas tant d’être mort
Dont j’avais peur que de mourir.
Tout à coup j’ai eu froid
Très froid ou j’étais froid.
II faisait nuit et j’avais peur.
Je crois que c’est un très beau texte pour cette pièce que je compose maintenant… »
(Excerpted from a letter written to Thérèse Desjardins while the composer was in Paris, January 7, 1983. The program note below references the composer foreseeing his possible death.)
“…I continued my work with some kind of marvelous serenity. I compose more slowly because I have more and more notes of my music to write! I have just completed the first six minutes of Crois-tu en l’immortalité de l’âme. It is almost ‘dripping’ [as in the painting technique] that I am doing! The whole piece uses two poles: mobility and immobility! Here is a text that I use in a motionless part:
I was cold, it was winter
Well, I thought I was cold
Maybe I was cold.
Yet God had told me I would be cold.
Maybe I was dead.
It wasn’t so much death
That scared me, but dying
Suddenly I was cold
Very cold, or I felt cold.
The night had fallen and I was scared.
I think it is a very beautiful text for this piece I am composing at the moment…”
Claude Vivier.