Composé en 1965 à la demande de François Wahl pour l’ORTF à l’occasion du 700e anniversaire de la naissance de Dante, Laborintus II emprunte son titre au recueil poétique Laborintus d’Edoardo Sanguineti. Le texte de Laborintus II développe certains thèmes de la Vita nuova, du Convivio et de la Divine Comédie de Dante et les assemble – principalement par des analogies formelles et sémantiques – avec des textes bibliques et des écrits de T. S. Eliot, Ezra Pound et Sanguineti lui-même.
La principale référence formelle de Laborintus II est le catalogue, pris dans son acception médiévale (comme par exemple les Étymologies d’Isidore de Séville, qui apparaissent également dans cette œuvre), qui met en relation les thèmes dantesques de la mémoire, de la mort et de l’usure : c’est-à-dire la réduction de toutes choses à une seule unité de valeur. Les mots isolés et les phrases doivent être considérés selon les moments comme des entités autonomes, ou bien être saisis comme une partie de la structure sonore dans sa totalité.
Le principe du catalogue ne se borne pas au seul texte, mais sert au contraire de fondement à la structure musicale elle-même. Vu sous un certain angle, Laborintus II est un catalogue de références, d’attitudes et de simples techniques instrumentales ; un catalogue un peu didactique, comme un livre d’école qui traite des visions de Dante et du geste musical. Les parties instrumentales se développent principalement en tant qu’extension de l’action vocale des chanteurs, et la courte séquence de musique électronique est conçue comme le prolongement de l’action instrumentale.
Laborintus II est une œuvre scénique ; elle peut
être traitée comme une histoire, une allégorie, un documentaire, une danse. Elle peut être représentée à l’école, au théâtre, à la télévision, en plein air ou en tout autre lieu qui permet de rassembler un auditoire.
Note de programme du concert du 8 juin 2023 dans la Grande Salle du Centre Georges Pompidou.