<p><em>Purple programme</em> utilise cinq des 1800 poèmes brefs qu’Emily Dickinson (1830-1886) composa dans la ferveur et le mystère sans jamais quitter, ou presque, la petite ville d’Amherst dans le Massachussetts où elle vécut recluse.</p><p>Le titre, <em>Purple programme</em>, est emprunté au poème 839 de Dickinson qui n’est pas lui-même utilisé dans l’œuvre. </p><p>Ces cinq poèmes ne constituent pas pour autant des mélodies séparées ; ils affleurent dans un continuum de rumeurs et de souffles pour revenir au silence d’où ils sont nés. La voix est traitée de manière très linéaire, très simple. Elle s’exprime souvent sur le mode de la cantilène.</p><p>L’œuvre s’achève sur un postludium (intermezzo 3) où les trois musiciens chantent à mi-voix un choral. </p><p><em>Purple programme</em> est composé de neuf fragments enchaînés faisant alterner trois formes qui reviennent chacun trois fois dont une fois altérée :<br />- « refrain », brève phrase rythmique liée au poème 1 jouée à trois (dont une fois à deux – « ohne wort »)<br />- « intermezzo » instrumental (le dernier constituant le postludium avec un choral chanté à trois)<br />- « air » où est chanté le poème (dont une fois avec récitatif)</p><p>la forme se détaille ainsi :<br />1. refrain (poème 1)<br />2. intermezzo 1<br />3. air 1 (poème 2)<br />4. refrain 2 (ohne wort)<br />5. air 2 – et récitatif (poème 3)<br />6. intermezzo<br />7. air 3 (air orné poème 4)<br />8. refrain 3 (poème 1)<br />9. postludium (intermezzo 3 – choral – poème 5).</p><p>Le percussionniste joue les instruments suivants (exclusivement bois et peaux – l’univers animal et végétales des paisibles collines d’Amherst – n’étaient les cloches à vache mais dont on comprendra aisément le rattachement à l’univers des peaux !) :<br />- marimba basse (5 octaves), 2 tambours de bois à deux tons (bois) ;<br />- un tambour sur cadre, 2 bendirs (peaux)<br />- un jeu de cloches à vaches.</p><p>« <em>La perte, l’effroi, ‘le Drapeau blanc de l’Eternité’</em> jalonnent un monde exigu, lieu de renoncements illimités, mais aussi de constantes métamorphoses » (Charlotte Melançon).</p><p><em>Purple programme</em> est la deuxième d’un cycle de quatre pièces liées à Emily Dickinson.<br />Il existe une version de <em>Purple programme</em> qui n’utilise que les poèmes 3 et 5 pour voix et orgue. Elle a été créée pour l’orgue Silbermann de Bouxwiller.</p><p><em>Gérard Pesson.</em><br /></p>