L'écriture des Nocturnes pour haubois et violon sera pour moi la première occasion de céder à ce qui fut au départ une pure pression extérieure. En effet sans la demande expresse d'une pièce dont la vocation première était de servir de « bis » après l'exécution du fameux Double concerto en Ré mineur de J.S. Bach, jamais l'idée d'écrire pour hautbois et violon ne me serait venue à l'idée. Et pourtant...
Si le Premier nocturne fut le résultat du tâtonnement d'un compositeur peu enthousiaste, les trois derniers pour qui, me prenant au jeu, je décidais de me commanditer à moi-même ( !), m'ont permis de goûter au plaisir de l'exploration d'une partie des nombreuses richesses de couleur qu'offre un tel alliage instrumental et en particulier dans le domaine hétérophonique.
Il est à noter que le Deuxième nocturne est dédié à Giacinto Scelsi dont la fréquentation à Rome, où j'étais lorsque je composais cette œuvre, m'aida à m'affranchir de la pensée sérielle qui marqua ma musique de 1980 à 1985.
Ces Quatre nocturnes marquent ainsi, en quelque sorte, un premier tournant « esthétique » dans ma trajectoire. Ils font partie d'un cycle de sept pièces (basées sur des matériaux différents) intitulé Musiques nocturnes comprenant Trois improvisations pour hautbois et neuf instrumentistes (Sérénade n° 1, 1981-1982), Cinq improvisations pour alto et trois instruments (Sérénade n° 2, 1983), Notturni (1985-1986) pour sept instrumentistes et soprano, Episodes nocturnes pour deux altos (1982), Sérénade n° 3, pour flûte et cinq instruments (1988), La musique d'Erich Zann pour violon seul (1986) et Capriccio notturno concerto pour clarinette et vingt instrumentistes (1986-1987).
Quatre Nocturnes.