Je n’ai, malgré mon signe Mars, aucune fascination pour la guerre.
La paix, la félicité et l’amour universel, humour, beauté, sagesse et émerveillement sont les énergies et le sens de la musique, il me semble. J’aime l’énergie mais pas la guerre, cela va de soi, comme tout un chacun. Et si l’on songe à toutes ces musiques qui œuvrent héroïquement autour de la guerre alors, oui, la seule guerre qui nous parle, au travers de cet Art, est évidement celle que les Dieux de l’Olympe se livrent, là-haut dans les champs de bataille du royaume de l’esprit ; la Psyché.
François Couperin nous raconte ce monde sonore peuplé de canons, de chevaux, de crépitements de mousquetons, de lames d’acier et de larmes, du grave à l’aigu.
Notre monde fait encore la guerre, mais les armes et les énergies mises en jeu ont changées, irrémédiablement. Fulgurance, vitesse extrême, machines inouïes de complexité, avions furtifs, lasers, stratégies des têtes nucléaires ; planète qui pourrait être anéantie totalement plusieurs fois en une poignée de secondes tant les armes de notre temps sont dans l’extrême, aux limites, dans une véritable hallucination de la puissance de feu; jamais l’homme, dans aucune civilisation déjà traversée par lui, n’a eu ce pouvoir de destruction.
Alors ce Selon bruit de guerre... , selon notre temps tel que je le reçois et y vit ; non pas sous une crainte de l’ultime conflit mais en réponse de ce que je sens aujourd’hui de la résonance des bruits de guerre du XVIIIème dans l’esprit de notre civilisation planétaire d’aujourd’hui, au XXIème siècle. Ici, maintenant.
La réalité de l’homme en vie est une profonde et bienfaisante paix et sagesse de l’esprit ; alors la colère doit nous aider à résoudre l’injustice afin que triomphe ce pacifisme universel dont toujours nous parle l’art de la musique, à portée de main.
Philippe Schœller.