Le terme grec « Sínolon » se réfère à une unité engendrée par une diversité d’éléments, mais dont la structure n’a pas à proprement parler de constituants bien séparés. C'est une unité dans la multiplicité. Dans le sínolon, l'interdépendance des éléments est telle qu’elle rend sa dissociation impossible. Aristote a utilisé le terme « sínolon » pour parler de la substance filomorphique (tout corps se compose de matière et de forme).
Mais on pourrait aussi définir le « sínolon » comme une onde constituée de photons indissociables les uns des autres. Ainsi, dans cette œuvre pour clarinette, tous les matériaux utilisés, comme les variations de timbres, les micro-intervalles, les multiphoniques, les glissandi, les trémolos de gammes « bi-chromatiques » (chromatiques et par micro-intervalles superposés) etc., acquièrent une extrême interdépendance en évoluant à travers les mêmes systèmes de transformation.
C’est dans le déplacement temporel du son que l’on arrive à créer l' « unité du sínolon ». Sínolon est une œuvre qui se situe en marge de la tradition d’écriture pour clarinette et qui requiert de l'interprètes un haut niveau de virtuosité, ainsi qu’une grande résistance mentale et physique.