Virya, terme sanskrit signifiant « énergie, vigueur, force », juxtapose différents matériaux hétérogènes : sections très hachées rythmiquement dégringolant rapidement de l'aigu au registre médium ; blocs rapides vibrant autour d'un nombre réduit de sons, évoluant dans un contexte résolument microtonal (quarts de ton, bisbigliandi écrits) et résolument cantonnés au médium ; plages étales constituées de sons aigus agencés en superpositions de vitesses différentes, légèrement déviés par des micro-intervalles et des glissandi, générant ainsi battements, vibrations, voire sons « fantômes ».
Chacun de ces éléments tend à se transformer indépendamment, les plus souvent selon le paradigme accumulation/saturation : accélération, crescendo, amplification harmonique. Des charnières (de rapides gammes ascendantes qui sont en quelque sorte des « résumés » harmoniques, et se développant plus tard dans une section très virtuose) jouent le lien entre des matériaux apparemment très divers, mais qui s'avèrent finalement avoir de nombreuses caractéristiques communes : diverses déclinaisons d'énergies jamais canalisées, harmonies modulaires très proches, pulsation jamais perceptible.
Sept courtes minutes, très concentrées en vitalité et virtuosité, sans trêve aucune, caractérisent Virya, commande du Dr. Francis Rueff et dédiée à Frédéric Kahn.