Jachère aidant

poèmes de Mathieu Nuss

  1. toccata

  2. air désinvolte

    fête de la montée
    des vents
    que promet-elle donc
    convoquant qui que quoi quelle
    croissance de plante
    il ne fait beau que sous double couche
    libre cours un équateur dans la voix
    les pas fondent en surface
    réparties intérieures imitant
    celles du mainate
    je traverse la chaussée
    en troisième rideau de piétons

  3. choral de la chaleur de bête

    penser dieu dans la chaleur de bête

  4. air enthousiaste

    en bataille un seul cheveu
    ma poitrine vêtue de la soie du frimas
    comble d’instinct visiteur sait-on si cette journée entame ou suit
    laconiques les effleurements
    soudés par la rapacité
    poignées de fleurs au loin les plus sûres
    ne se rencontrent que de biais
    servant leur vertige
    en décor : substitut de clocher et sa mèche rebelle
    sans attendre l’arrêt prochain
    la loco de tête boirait la lune
    je suis l’ouvreur triant la nuit
    chauffé au jaune de lampe
    enthousiaste
  5. intermezzo I

  6. récitatif du maïs

    il se laisse là pour compte, perdu comme lettres orales
    du vent dans les maïs voisins,
    il serre ses genoux, depuis son pré-vestiaire
    il suit des yeux les traces carrossables au loin,
    recompte, serrant plus fortement ses genoux,
    terre damée qu’il voit se colorer, grandir une première fois
    sous les linges du bleu
  7. air du grief


    empli d’un vacillement sans paroi
    air du grief
    bondissante
    étincelle à la volée
    qui s’affine tant qu’elle électrifie torrent et eau dos à dos
    l’entente de notre sourd

  8. intermezzo II

  9. récitatif truites & oiseaux

    (une liane enlace la bonne fréquence)
    nature séance tenante
    c’est dormir allégé perdu grand ouvert d’un vol semant réactions en chaîne
    comme l’eau dépliée en plante
    comme le cœur-coiffeur qui lâche en pleine coupe aux ciseaux
    la version des faits varie d’un pouce
    question de coup de soleil beau parleur
    proximité d’un chant sans savon
    pli sur pli
    prendre
    dans un lent choix de couleurs avec truites & oiseaux
    son bain
    plate-forme propice
    au vif-lent-vif

  10. choral du puits

    d’un puits fluet
    une nature se proclame dans sa lenteur dieu

  11. air de lumière

  12. choral du texte plafond

    dieu-durée
    les points de mire font texte de plafond
    dieu en sous-main

  13. récitatif du pace-maker

    météo si seule à dire de nous
    quand le rythme
    se prononce : pense à dieu
    ce pace-maker que l’on a su décevoir
    je
    suis
    plus ou moins
    droitier dans l’encombre

  14. air du réconcilié

    empli d’une rondeur sans paroi
    et revêtu de jachère de
    mains qui ne veulent plus d’aucun
    métier
    o funambule
    pointant son sextant
    sa tendance ailée dans le sourire

  15. intermezzo III

  16. chœur final

  17. loin ou petites les re-étoiles
    Virgile acclamant les mérites du cédrat
    l’eau de bleuet apaise
    silhouette
    sur son tard
    ylang-ylang : secret de coquet
    quel bien-être fringant
    grand-singe et non paramécie
    propos non les moindres lierre
    tantôt rampant tantôt grimpant
    sans abri le moindre
    mais la question
    de dieu dans tout ça


    God's grandeur

    poèmes de Gerard Manley Hopkins

  1. Elected Silence

    Silence élu

  2. Spelt From Sibyl’s Leave

    Dicté des feuilles de la Sybille

  3. Earnest, earthless, equal, attuneable, / vaulty, voluminous, … stupendous

    Evening strains to be tíme’s vást, / womb-of-all, home-of-all, hearse-of all night.

    Her fond yellow hornlight wound to the west, / her wild hollow hoarlight hung to the height

    Waste; her earliest stars, earlstars, / stárs principal, overbend us,

    Fíre-féaturing heaven. For earth / her being has unbound; her dapple is at an end, as-tray or aswarm, all throughther, in throngs; / self ín self steepèd ans pàshed – qúite

    Disremembering, dísmémbering / áll now. Heart, you round me right

    With : Óur évening is over us; óur night / whélms, whélms ánd will end us.

    October, 1884

    Sincère, sans terre, égal, réceptif /
    caverneux, volumineux, … prodigieux

    Le soir s’étire à être du temps la nuit vaste /
    ventre de-tout, logis-de-tout, corbillard-de-tout.

    Aimante sa jaune cornelumière remontée vers l’ouest, /
    sauvage et creuse sa givrelumière accrochée au sommet

    Désert ; ses premières étoiles, primétoiles / étoiles princeps,
    nous surpenchent,

    Paradis montreur-de-feu. Pour la terre / son être s’est délié ;
    son pommelé finissant, égaré ou d’essaim, tout attraversant,
    en myriades ; / soi en soi infusé et abîmé – de tout

    se Dessouvenant, démembrant / tout désormais. Cœur, tu me fais entendre raison

    Ainsi : Notre soir est proche ; notre nuit / surgit,  surgit et sera notre fin.


  4. Pied Beauty I

  5. My own Heart

  6. Shape nothing, Lips (The Habit of Perfection)

  7. Henry Purcell




    n°3 :

    Glory be to God for dappled things – (…) Praise him.

    n° 3 : Beauté Pommelée I

    Gloire à Dieu pour les choses mouchetées – (...) Qu’Il soit Loué.

    n°4 :

    My own heart let me more have pity on; let Me live to my sad self hereafter kind, Charitable; not live this tormented mind With this tormented mind tormenting yet.

    I cast for comfort I can no more get By groping round my comfortless, than blind Eyes in their dark can day or thirst can find Thirst’s all-in-all in all a world of wet.

    Soul, self; come, poor Jackself, I do advise You, jaded, let be; call off thoughts awhile Elsewhere; leave comfort root-room; let joy size

    At God knows when to God knows what; whose [ smile ‘s not wrung, sea you; unforeseen times rather – [ as skies Betweenpie mountains – lights a lovely mile.

    Dublin, Summer 1885

    n° 4 : Mon cœur

    Laisse-moi encore avoir pitié de mon cœur ;permets Qu’avec ce triste moi je vive en gentillesse ci-après, Charitable ; ne plus vivre cet esprit tourmenté Avec cet esprit tourmenté qui tourmente derechef.

    J’appelle un réconfort que je ne puis pas plus obtenir En tâtonnant dans mon déconfort, que ne peuvent [ des yeux Aveugles journoyer dans leur nuit, que la soif ne [ trouve Le tout-de-sa-soif dans tout un monde mouillé.

    Âme, soi ; viens, pauvre Jean-toi désabusé, écoute Moi, qu’il en soit ainsi ; congédie tes pensées un [ moment Ailleurs ; garde de l’aise - racine ; laisse la joie [ se mesurer

    À Dieu sait quand pour Dieu sait quoi ; son sourire N’est pas forcé, vois-tu ; mais fortuitement plutôt [ – ainsi les cieux Parmisent les montagnes – éclaire l’exquise lieue.

    n°5 :

    n° 5 : N'esquissez rien, lèvres (L'Habit de Perfection)

    n°6 :

    Have fair Fallen, O fair, fair Fallen, so dear

    To me, so arch.-especial a spirit as heaves in [ Henry Purcell, An age is now since passed, since parted (…)

    Not mood in him nor meaning, proud fire or

    [ sacred fear, Or love or pity or all that sweet notes not is might [ nursle :

    It is the forgèd feature finds me; it is the rehear

    sal Of own, of abrúpt sélf there so thrusts on, so throngs the ear.

    Let him oh! with air of angels then lift me, lay me!

    [ only I’ll Have an eye to the sakes of him, quaint moonmarks, [ to his peltet plumage under

    Wings: so some great stormfowl, whenever he has [ walked his while

    The thunder-purple seabeach plumèd purple[ of-the-thunder,

    If a wuthering of his palmy snow-pinions scatter

    [ a colossal smile Off him, but meaning motion fans fresh our wits [ with wonder.

    n°6 : Henry Purcell

    Nulle beauté, ô beautés, nulle des beauté chues ne

    [ m’est plus Chère que cet esprit si supra-singulier qui palpite en [ Henry Purcell,

    Des siècles depuis son passage, son départ ; (...)

    Pas d’humeur en lui, ni signification, fière flamme ou

    [ terreur sacrée Ni amour ni pitié ni tout ce que les douces notes [ d’autres pourraient abecquer :

    C’est le trait fabriqué qui me trouve ; c’est la répétition D’avec soi-même, d’un soi abrupt qui avance là, et [ envahit ainsi l’oreille.

    Qu’il oh ! qu’avec des airs d’anges alors il me porte,

    [ me couche ! Seul J’aurais un œil pour ses marques, délicates lunules, [ pour le plumage criblé sous ses

    Ailes : ainsi un beau gibier de tempête, lorsqu’il a [ marché son saoûl

    Sur la grève tonnerre-pourpre déferlant ses plumes

    [ pourpre-du-tonnerre, Si une rafale de ses ailes palmées de neige disperse [ un sourire colossal,

    Tout-mouvement, il émerveille l’esprit de Fraîcheur.

    n°7 : Pied Beauty II

    n°7 : Beauté Pommelée II

    Traduction d’Elena Andreyev.

    Cantate 3

    GD MMRÉ (Grand Murmuré)[ poème d’Elena Andreyev

    n° 1 : Mon bel alinéa

    Ah ! la cadence pèse pesée de la pièce par le vieux maître tombé de cailles

    ployé

    entrée démons bons amènes

    rassemblés S… vient d’arriver torse portant clair tout tatoué

    tatoué d'éclats en alphabets connus hilare c'est maintenant

    maintenant qu'il serait juste

    prions ensemble

    d'insérer le roman du passé

    glissé glissé Ah dignité récit d’exil vos mains mon alors-alors textile

    felouque

    ripples

    injection de gaieté

    + l'image doit être belle

    Mon bel alinéa

    quelle usine l'image doit être belle

    n° 2 : Versez-moi un e muet

    Voilà pourquoi je vais me faire livrer un dolorosa bien emballé royal panoramique récit d’éveil cher ennui

    est-ce que quelqu’un parmi vous consentirait à [ rimer avec Popocatepetl

    would you please be ma rime en etl

    monsieur R., vous au moins, presque simultanément au comptoir

    terreur des habitués vêtements d'anxiété

    versez-moi un e muet j’ai couru pendant des mois

    n° 3 : Un direct oreille-pinceau

    naissance de l’amertume, mon veni créateur de [ fichiers

    o pusillanimous feet

    however beautiful

    même même si l’autre

    si ce n’est pas ma voix la reconnaître celle-là une

    [ autre mille sépulcres

    villes de ceux que l’on aime

    sans l’imprimé

    respirez-battez, vanille

    il aurait fallu l’inventer bien avant

    paysage gelé

    l’écrire – aimer même corps

    même capitulation rafraîchissante interdite

    pureté thy name votre nom est chamelle et je viens de réussir une [ vocalise « par la croûte » un direct oreille - pinceau

    et nos promenades le long du Tage étaient-elles belles au décrochage

    oh les beaux jours de l’adhérence oh

    arraché déchaîné musique reste un chapeau un col

    tout sauf le canapé-lit

    n° 4 : Figue ou saint (troisième volet)

    précieuse grille alors le chemin par émaillé cloisonné

    vers l’autre virtuose et résonnante la forge intérieure Goût rebutant coupe du monde overflowing troisième volet

    de ces petites figues de Pompéï accrochées elles et le saint Augustin de Cherbourg les figues, le saint - écrit on figue ou saint

    vit on jamais troisième volet à condition qu'il s'ouvre trip it trip it danse endiablée

    et penser plus vite qu’une plume ayant bizuté l’idée invoqué le maître mot

    le moment est idéal pour nuditer

    variations du traître

    ivre-mort, en bon pilier

    fiction poncée pâture bonne chère chassé croisé au défectueux - son âme au tisserand - son usine à l'inenvisagé - son métier

    on entendrait presque grésiller les radios sur papier peint si ce n’avait été le moment même

    n° 5 : Échecs-nouveautés

    comment

    ne pas tout engager sur ce moment même justement même si

    plucked

    |CANTATE ÉGALE PAYS

    robe pivoine rimée il n'y a déjà plus rien où l'écueil se dressait l'air de [ dire Le vieux poème sur la colline Son geste très à peine, son moiré très à flanc de là à le confondre avec un buisson, pas de deux

    on en riait encore le long des side-cars qui remontent à l’oreille lui le vieux poëme s'ébranle de lui même, affaire de détrempe ne confondez ni détour

    ni trottoir ni valeur couture ni passage

    Un seul geste entendu feuille léger empli

    Trois Habile

    comportement dans un champ grille ce n’est pas le mot juste

    n° 6 : Signé Proserpine (intermezzo)

    Assez débuté ? arrivage récent signé Proserpine my dream

    painting let us let me die let me in the painting

    n° 7 : Mort fameuse

    renouveler le noviciat juteuse question, en fantaisie

    most juicy fancy

    mort fameuse

    à l'opposé d'une mer liberté s’efforce et se perd à rapiécer la vision

    un rapiécer bien fade couleurs alingues ce cher mon bon rapiécer moudre et légère notre image attenante on atténue dans les fusains

    quelle vie

    étonnante près de l’eau : ah ascendant et légitime aussi et légère la baie altière

    son et lumière au palais de l’ idée très érodée mon oreille falaise principale de vision

    et si détrempe mérite plus qu’une station voici un contrepoint aigu toute au dessin de la chute intérieure

    encore un faux pas motique, un couac

    n° 8 : Imola-la-bien-nommée

    ô solitude c'est une vague pas ce froncé là [ qui peut porter vers deux virages un peu serrés

    on se croirait à Imola la bien nommée Une fois sur le pont ce sont les filets qui délestés [ indiquent le fourmillé le grésillé des radios

    déplié d’échelle à peine sonore tristesse posée en reflet glacé feuilleté

    comme le sens est un fruit ruissellement souvenir

    d'un théâtre au moment même aux fenêtres resplendir en son noir avant l’âge reflet

    plafond froid lune sertie des deux parts de ce mur

    de l'autre vos livres vous livré reflet en révélé l'un continu l'autre

    nous ne reconnaissons rien de si beau nous ne reconnaissons rien tout furtif, ici, tout rêve

    vert-amande sur vert-tilleul


Vous constatez une erreur ?

IRCAM

1, place Igor-Stravinsky
75004 Paris
+33 1 44 78 48 43

heures d'ouverture

Du lundi au vendredi de 9h30 à 19h
Fermé le samedi et le dimanche

accès en transports

Hôtel de Ville, Rambuteau, Châtelet, Les Halles

Institut de Recherche et de Coordination Acoustique/Musique

Copyright © 2022 Ircam. All rights reserved.