Cette histoire a pour thème la fantaisie et expose la relation entre le contrôle et la perte de contrôle due à l’oppression de la fantaisie sur la réalité. Cette perte de contrôle est représentée par des événements que le protagoniste doit subir après le lancement d'un dé. Le dé est considéré comme un symbole de ses diverses connotations : la liberté, le risque, le destin, l'irrationalité, la confiance, l'espérance, le désir, le défi et, surtout, le jeu. Les événements naissent comme un jeu dont la chanteuse perd le contrôle au fur et à mesure. Simultanément, l'esprit de la chanteuse se transforme et prend la forme d’un animal fantastique monstrueux. Les animaux ont toujours un lien avec le jeu et avec l'être humain ; c'est pourquoi l'utilisation de personnifications animales répond précisément à ma volonté de connecter l'identité humaine à son désir constant (et extrême) de jeu, de défi et de risque. La vidéo, réalisée à partir de dessins et d’animations, expose donc la projection de l’imaginaire de la chanteuse.
Dans la partie musicale, la voix se situe au centre ; l’idée est de définir et d’exagérer les situations et les gestes musicaux où la soliste génère elle-même tout le matériel musical. Le projet ne comporte pas de texte ; il se fonde exclusivement sur l’utilisation et l'articulation de phonèmes où l'ensemble fait fonction d’ « amplificateur » du soliste et où l’électronique est utilisée comme un ensemble supplémentaire,
comme un prolongement vers l’irréel.
Je voudrais remercier Rachid Safir et l’Ensemble les jeunes solistes, l’équipe pédagogique – tout particulièrement Mikhail Malt, Emmanuel Jourdan, Jean Lochard et Yan Maresz – et l’équipe de la production de l’Ircam pour leur soutien.
Matteo Franceschini.