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Cursus de composition et d'informatique musicale de l'Ircam

  • Saison 2023-2024 - None - None > Concerts Cursus
  • Sept. 14, 2023
  • Ircam, Paris
  • Program note: Concerts Cursus
Œuvre de
  • Anna Arkushyna (compositrice)
Participants
  • Viktoriia Vitrenko (soprano)
  • Anna Arkushyna (réalisatrice informatique musicale)
  • Claudia Jane Scroccaro (encadrement pédagogique Ircam)
  • Jérémie Bourgogne (diffusion sonore Ircam)

Bien qu’ayant déjà travaillé avec la voix, cette pièce composée pour le Cursus est la première pièce vocale pour laquelle vous vous appuyez sur un texte.
Jusqu’à présent, j’utilisais la voix davantage comme un instrument de musique, en lui donnant des fonctions plus abstraites et purement sonores. Aujourd’hui, j’aborde effectivement un nouveau territoire, puisque je veux intégrer des éléments textuels, et des éléments liés à la sémantique du texte (en l’occurrence un texte poétique), au canevas sonore. C’est une contrainte très forte pour moi en tant que compositrice, car cela représente en réalité un matériau pré-composé : l’intégrer et le développer en cohérence avec mon univers musical est un véritable défi.

Sur quel poème avez-vous jeté votre dévolu ?
Il s’agit de Contra Spem Spero de Lessia Ukrainka, une autrice ukrainienne que j’adore depuis l’enfance – c’est donc un texte que je connais intimement et dont je me sens très proche. Son titre, qui, en latin, signifie : « J’espère sans espoir », sert de fondation à la pièce. Et j’en confie la création à une chanteuse, ukrainienne également, Viktoriia Vitrenko, aujourd’hui installée en Allemagne.

Comment l’écriture de l’informatique musicale vient-elle dialoguer avec et/ou rehausser la voix ?
Le discours électronique est à la fois interactif et pré-composé. La voix déclenche notamment des échantillons divers et variés que j’ai composés – je parlerais même d’un « nuage » d’échantillons, qui sont autant de clones et d’ombres de la voix de la chanteuse. J’ai également décidé d’ajouter à l’électronique le « bruit » de l’écriture, en tant qu’implémentation sonore symbolique du texte. Ce sont des bruits d’une grande discrétion – comme, par exemple, celui d’une pointe de stylo grattant une surface. Ils sont si doux et fragiles que j’ai dû les enregistrer dans le silence absolu de la chambre anéchoïque de l’Ircam. Ainsi, même si on n’entend pas les mots, l’écrit, et l’écriture, sont toujours omniprésents.

Concerts Cursus

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