informations

Type
Concert
Lieu de représentation
Ircam, Espace de projection (Paris)
durée
13 min
date
14 septembre 2023
note de programme
Concerts Cursus

Votre pièce, Tempête, est pour soprano et électronique : pourquoi ce choix de la voix ?
D’abord, j’aspire ici à rapprocher électronique et opéra, dans ses dimensions vocale et scénique – l’électronique contrôle la lumière en plus du son. Ensuite, la voix de soprano me semblait adaptée à porter le texte sur lequel je m’appuie.

Quel est-il ?
C’est la dernière lettre écrite par Marie Stuart à Henri III, roi de France, peu avant son exécution. Cette lettre n’était pas cryptée, comme cela arrivait souvent à Marie Stuart. Pour s’assurer du secret, elle l’avait pliée suivant une technique en spirale très complexe. On pense souvent que la sécurité des communications est une préoccupation contemporaine, mais le concept est très ancien. Du point de vue dramaturgique, la pièce se veut une métaphore des violences domestiques : l’histoire de cette femme emprisonnée, qui vient d’apprendre sa condamnation à mort et dissimule ainsi ses adieux, résonne de manière extrêmement puissante aujourd’hui. La pièce joue de la dialectique entre la clarté du message et sa distorsion – l’électronique jouant un rôle dans le masquage de l’information, tout en lui permettant d’apparaître sous une forme ou une autre au fil de la pièce.

La lettre fournit donc le livret de la pièce ?
La soprano en chante des fragments, mêlés à un extrait de De la nature des choses de Lucrèce. J’aime beaucoup le principe de considérer le passé par le prisme d’un passé plus récent – et Lucrèce me fascine notamment par sa tentative de réconcilier épicurisme et stoïcisme.

Le titre, Tempête, fait-il référence à la lettre ou au texte de Lucrèce ?
Non. Il évoque ce calme étrange dont on peut faire l’expérience, dans le climat subtropical de Sydney, quand un orage se prépare : un silence de mort tombe sur la baie, et l’on perçoit comme un grondement électrique montant de l’océan. Marie Stuart ayant écrit sa lettre dans l’imminence de son exécution, la pièce donne à entendre cet instant figé, qui précède un déchaînement de violence.

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