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Charles Edward Ives voit le jour le 20 octobre 1874, dans la petite ville de Danbury, Connecticut, où sa famille a acquis au cours des générations une certaine notoriété dans le domaine des affaires. Son père, George, qui avait été chef de la musique dans l’Union Army pendant la guerre de sécession, jouera un rôle essentiel dans l’éducation de Charles en lui transmettant les bases de la tradition musicale savante tout en développant son goût pour les expérimentations musicales les plus audacieuses. Vers l’âge de douze ans, Ives commence à composer tout jouant du tambour dans les fanfares que dirige son père. Il apprend le piano et l’orgue qui devient son instrument principal. À l’âge de quatorze ans, il est engagé comme organiste régulier à la Seconde église congrégationaliste de Danbury et devient le plus jeune organiste salarié de l’état. Il se passionne aussi pour le sport et joue intensivement au baseball.
En 1893, il entre à la Hopkins Grammar School de New Haven puis, en septembre 1894, à l’Université de Yale deux mois avant la mort de son père qui l’affectera considérablement. De cette période datent une série de psaumes ainsi que les Variations sur « America », pour orgue. À Yale, où il restera quatre ans, Ives entre dans les sociétés secrètes d’étudiants (Delta Kappa Epsilon et Wolf’s Head). Il étudie aussi bien le grec et le latin que les mathématiques et la littérature. C’est auprès d’Horatio Parker qu’il poursuit ses études de composition et parfait sa connaissance de la grande tradition musicale européenne. Sous la direction de Parker, il compose sa Symphonie n° 1 (1895-1898) en guise de thèse de fin d’études.
En 1898, il accepte un travail dans une compagnie d’assurance à New York, tout en continuant une activité d’organiste dans différentes églises de la région. En 1906, il met fin à son activité d’organiste et renonce à une carrière de musicien professionnel. En 1907, il fonde, avec son ami Julian W. Myrick, sa propre compagnie d’assurances Ives & Myrick où il restera jusqu’à sa retraite. C’est à cette époque qu’il subit sa première attaque cardiaque qui prélude à des problèmes de santé autant physiques que psychologiques. Les œuvres du début du siècle témoignent de son inclination pour l’expérimentation avec notamment From the Steeples and the Mountains (1901-1902), pour cloches et deux cuivres, Hallowe'en, pour quatuor à cordes et piano (1906), et les deux Contemplations, pour petit orchestre : The Unanswered Question et Central Park in the Dark (1906). En 1908, il épouse Harmony Twichell (rencontrée en 1905) qui sera un soutien essentiel toute sa vie.
Durant ces années, les affaires de sa compagnie d’assurance prospèrent. Ives compose la nuit et le week-end à l’écart des institutions et des acteurs de la vie musicale new-yorkaise dont beaucoup ignorent son activité créatrice. Celle-ci s’épanouit pourtant généreusement, donnant naissance à des œuvres audacieuses et inspirées comme l’imposante Seconde sonate « Concord. Mass.,1840-60 » (1911-1915), pour piano, le Second quatuor à cordes (1911-1913) ou, dans le domaine de la musique orchestrale, les Three Places in New England (1911-1912) et la Symphonie n° 4 (1910-1916). Mais, en 1918, de nouvelles attaques cardiaques viennent altérer considérablement sa santé. Ives traverse des périodes de dépression et ne compose pratiquement plus. Sa Symphonie « Universe » (1911-1928) restera inachevée. En 1920, il publie à compte d’auteur son Essai avant une sonate et, en 1922, un recueil de 114 songs.
En 1930, Ives prend sa retraite des assurances. Il se consacre alors à la révision de ses œuvres. Il apporte son soutien à la jeune génération de compositeurs ultramodernes en finançant des concerts et des éditions de partitions. Entre mars et mai 1932, sous l’insistance de son entourage, il écrit ses Memos qui rassemblent ses souvenirs et ses réflexions, puis séjourne un an en Europe. Vers la fin des années vingt, la musique de Ives commence à susciter un intérêt dans les milieux musicaux grâce notamment à Henry Cowell qui, en 1927, publie dans New Music le second mouvement de la* Symphonie n° 4 et à* Nicolas Slonimskyqui dirige en 1931 et 1932 aux États-Unis et en Europe Three Places in New England. La création intégrale de la Sonate « Concord » en 1939 par John Kirkpatrick, et l’obtention en 1947 du Prix Pulitzer pour la Symphonie n° 3 (créée par Lou Harrison en 1946) marquent les débuts d’une consécration. Charles Ives meurt à New York le 19 mai 1954.
J. Peter Burkholder, Henry Cowell et Sydney Cowell, John Kirkpatrick, Vivian Perlis, Gianfranco Vinay (voir ressources documentaires).
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