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La remarquable percée de la recherche en informatique musicale de Jean-Claude Risset, à partir de 1964 chez Bell Telephone Laboratories, a élevé les idées abstraites que Max Mathews avait développées à des exemples concrets de sons synthétiques qui ont répondu à des questions d’acoustique et de perception posées de longue date. Son travail a servi de balise pour quelques-uns d’entre nous qui suivaient aussi la piste de Mathews. Avec un doctorat en physique et des années d’études musicales, Risset s’intègra parfaitement dans l’environnement grisant qui était le domaine de Mathews. J’ai aussi commencé en 1964 dans un environnement similaire au laboratoire d’IA de Stanford. J’ai d’abord rencontré Risset en 1967 lorsque nous avons partagé notre travail, le sien dans l’analyse et la synthèse, et le mien dans la spatialisation et la synthèse FM que je n’avais découvertes que quelques semaines auparavant. Ainsi a commencé notre longue association. Mais c’est dans la composition de Mutations (1969), dans un moment de génie, inspiré et inspirant, qu’il conjoint les timbres inharmoniques avec la mélodie et l’harmonie dans l’espace des hauteurs, brisant le verrou des lois de la nature sur la façon dont leurs partiels peuvent être arrangés. Chacun selon notre propre sensibilité, nous avons suivi cette voie.
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