Des marchés financiers qui échappent à tout contrôle, un langage qui s’égare en un délirant stream of consciousness, une sainte qui perd l’esprit… Un véritable vent de folie souffle sur ce concert donné par l’EIC dans le cadre du Festival ManiFeste.
Toujours provocateur, Raphaël Cendo détourne le sacré de la Passion pour en faire un produit de fast food, dont les ingrédients sont les cours de bourse aux accès de folie incontrôlables. Dans D’Estasi, au contraire, Pasquale Corrado rend hommage à Sainte Cécile, patronne des musiciens, telle que représentée par Raphaël en 1514. De la folie, nous basculons vers la schizophrénie, avec locus... doublure... solus d’Olga Neuwirth, dont la composition fut influencée par le labyrinthe verbal éponyme de Raymond Roussel. Sasha J. Blondeau, enfin, emprunte à Foucault son concept d’hétérotopie pour nous faire traverser un contre-espace sonore, où les frontières sont repensées et où les catégories, bien délimitées, sont des « spectres en devenir ».
Coproduction Ensemble intercontemporain, Ircam-Centre Pompidou, Philharmonie de Paris Dans le Cadre de Manifeste-2021, festival de l'Ircam