Passerin indigo, Oriole des vergers, Bruant à couronne dorée, voilà quelques-uns des oiseaux de Californie, pleins de couleurs et dont les chants et les cris ont fourni l’étincelle de cette œuvre que j’ai commencé à écrire dans la lumière éclatante de la Californie. Je voulais étirer en continu le « vrai » chant des oiseaux jusqu’à atteindre l’échelle humaine, pour donner des oiseaux géants ; ainsi j’assurerais le contact entre deux mondes. Quand je me suis mis à les transposer et les ralentir pour atteindre notre vitesse normale de perception, ils ont commencé à révéler une couche après l’autre d’ornementation - broderies baroques, arabesques orientales.

J’ai utilisé un clavier Midi pour les combiner et les faire dialoguer avec des instruments, surtout le piano soliste. Le piano crée une liaison entre les deux mondes en jouant des échantillons de chants d’oiseaux et des sons de piano en même temps.

Ainsi les chants d’oiseaux sont insérés dans les hauteurs et le temps de notre propre monde de chant. Les oiseaux ne représentent pas seulement la joie d’un chant infini mais aussi la liberté du vol. L’orchestre, comme les oiseaux, devra trouver son chemin à travers l’air scintillant. Les oiseaux utilisent aussi une modulation de fréquence quasi électronique dans leurs cris et chansons. J’ai suivi leur exemple et j’ai imité leur adresse par la modulation électronique des sons de l’orchestre. Si les chants et les objets de cette partition peuvent donner une idée de la façon dont un oiseau peut imaginer la condition humaine, ou vice-versa, alors je serai heureux. - Jonathan Harvey

Commande de Sinfonia 21 et du GRAME/Ensemble Orchestral Contemporain (Lyon).
Création le 11 juillet 2001 au Festival international de musique de Cheltenham, par le Sinfonia 21 sous la direction de Martyn Brabbins, Joanna MacGregor (piano).