Marqué par la disparition de son père, le compositeur américain Josh Levine a imaginé un tombeau musical à l’instar des musiques qui virent le jour au XVIIe siècle en France. L’électronique qui travaille la harpe, la désintègre et achève sa dissolution dans l’espace. Des techniques subtiles de distorsion, de modulation, des transpositions micro-tonales, déstabilisent le timbre et l’intonation de la harpe. L’instrument transformé est lui-même entouré par des sons extérieurs, l’océan, les ruisseaux, le bruissement des feuilles, l’espace devenu un vaste poumon. Des aperçus spectraux de pièces richement ornementées comme le Tombeau(1652) de Froberger sur la mort de Monsieur Blancrocher dérivent à travers la pièce, tels des ornements. « Leur pâle présence ouvrira, je l'espère, un portail vers un bassin encore plus profond de souvenir et de mémoire. » (J. Levine). En complément de cette création, l’Offrande de Michael Jarrell issue d’une œuvre concertante antérieure, et la création de David Fulmer, intégrant un choral de Bach.