Des figures musicales diverses se succèdent. De durée égale, chacune est une composante « minimale » du discours, plus ou moins imperméable à ce qui la précède ou la suit. comment peut-on créer une continuité et une cohérence dans un discours aussi fragmentaire ? Il s'agit de faire naître un ordre, une régularité où les changements puissent être appréciés. La succession de deux figures peut alors être prévisible (car une coutume s'est instaurée), ou bien constituer une nouveauté et une rupture.
Le titre Number Nine fait référence à un article de Michael Shermer paru dans Scientific American Magazine qui traite du canular de la mort de Paul McCartney, décédé en 1966 et remplacé par un sosie. Des preuves de cette théorie loufoque se trouveraient, d'après les exégètes, dans « Révolution #9 », où la voix qui répète en boucle « number nine », diffusée à l'envers, semble dire « turn me on, dead man » (l'homme mort, étant, bien évidemment Paul McCartney).
La deuxième source d'inspiration est un extrait d'une conférrence d'Arnold Schoenberg à propos de sa Kammersymphonie op. 9, où le compositeur, découvrant dans l'œuvre des liens thématiques imprévus, parle du rôle miraculeurx de l'inconscient. Cet inconscient créateur est le même inconscient qui nous amène à chercher des éléments identifiables et familiers dans un siganl chaotique, et qui parvient à nous faire reconnaître des formes connues parmi le brouhaha de la vie.
Mauro Lanza.