Algebra on fire : (l')algèbre en feu, où l'algèbre et le feu pourraient être ces deux versants de la notion de rythme qui, au moins depuis Platon, est à la fois nombre et flux, mesure et élan.
En effet, comme le souligne Alejandro Viñao, « la structure d'Algebra on fire relève d'un souci de développement de processus rythmiques ». Tout à la fois ceux des « rebonds » d'objets acoustiques concrets échantillonnés par le compositeur (les noms attribués à ces échantillons — « ping-pong », « bulgare » — en décrivent volontiers le « comportement rythmique »), et ceux des différentes strates de la polyrythmie orchestrale.
Mais, de l'étagement méticuleux de figures rythmiques obstinées, de l'ordre horloger au désordre mécaniste, l'algèbre en feu est aussi la corruption du nombre par la prolifération du nombre, de la mesure par la prolifération de la mesure. Du rythme par le rythme, dans ces structures gigognes, « éléphantesques », au sein desquelles, selon les termes du compositeur, « l'ordre et le chaos cohabitent parce qu'ils ont la même origine ».