Un chanteur du Mozambique, avec qui je collaborais souvent en Italie, utilisait pendent ses improvisations une sorte de phonème, un son plain, rond et rythmiquement unique. Aqba c'est ma perception littérale de ce phonème, dont la beauté m'a toujours intrigué. Aqba c'est la référence poétique qui s'inscrit dans toute l'œuvre : un son plastique qui bascule entre la profondeur du timbre (première section) et l'excitation du rythme (deuxième section). Une idée, un idéal de beauté qui passe par l'ancestral pour revenir au silence d'un souffle, nel soffio tuo dolce. Écrire pour percussions signifie entrer dans l'univers des X, dans l'espace des inconnues, où l'alchimie du timbre dialogue constantement avec l'exubérance du rythme. Dans cette dialectique, l'œuvre Aqba, nel soffio tuo dolce veut rendre hommage au premier silence, à la dimension intime dans l'expérience du son.