Dans ma boîte à musique, il y a un soufflet, deux claviers, des dizaines de touches et des centaines d’anches. Il y a des souvenirs sonores de fêtes foraines, de bains de foule et de parcs d’attractions. Il y a des sons de jouets aussi, et beaucoup de ballons de baudruche.
Lorsqu’on remonte sa manivelle, on peut entendre ma boîte à musique jouer des airs
connus : des éclats de rires, des discussions animées, des cris hystériques…
Mais à force de tourner, il arrive que les mécanismes sortent de leur axe, que le manège des engrenages déraille. On peut alors entendre la musique se tordre, les sons se superposer, les timbres s’entrechoquer et se mélanger.
Il faudrait la réparer, mais c’est lorsqu’elle sonne de travers que je la préfère.