La composition pour piano et orchestre n'est pas une nouveauté chez Berio. On rappellera en particulier le Concerto pour deux pianos de 1973 et Points on the curve to find... pour piano et 23 instruments, de 1974. Le Concerto II est une commande du Ministère de la Culture à l'intention de l'Orchestre de Paris. Achevé en 1988, il est dédié à Daniel Barenboïm.
Son titre, Echoing curves (littéralement « courbes en écho ») s'explique par la division de l'orchestre et les possibilités de dialogues, de prolongements sonores, de ponctuations de la phrase, d'interjection qui en naissent. Cette division de l'orchestre témoigne aussi de l'amour du langage théâtral qui est une des composantes du tempérament de Berio.
La composition de cet orchestre de solistes est d'ailleurs très originale : le premier groupe, entourant le piano, n'a pas de violons mais 3 flûtes, un hautbois, un cor anglais, 3 clarinettes et clarinette basse, un saxophone, 2 bassons et contre-basson, 2 trompettes, 2 cors, 2 trombones, tuba, célesta et altos, violoncelles, contrebasses par trois. Le deuxième groupe réunit, autour de 20 violons (tous solistes) et d'un orgue électrique, petite flûte, hautbois, clarinette piccolo, saxophone, 2 trompettes, 3 cors, un trombone, 6 altos, 4 violoncelles, 4 contrebasses. De quoi faire se rejoindre des sonorités d'époques différentes et faire naître une couleur nouvelle.
L'écriture du piano d'une admirable fluidité, s'intègre ou se détache sur un ensemble transparent et vigoureusement poétique.