Cette œuvre a été créée dans une première version en 1977, puis retravaillée pour un concert de l'Ensemble Itinéraire en 1980. C'est cet ensemble qui exécuta, en juin 1984 à Paris, la présente version, définitive. Il s'agit d'une étude acoustique de l'espace d'un piano. Le petit orchestre doit être amplifié et réverbéré comme s'il jouait à l'intérieur de la « grotte », caisse de résonance du piano. Le piano, grâce à l'effet de résonance de la pédale, intègre, dans les composantes de son timbre, la réverbération naturelle des espaces liturgiques de la musique des XVIIe et XVIIIe siècles. Ce timbre est proche de l'éclat de la voix, mais comporte aussi une part de bruit et de percussion. Peut-être s'agit-il du bruit de l'eau que Liszt a perçu dans les « grottes » de la Villa d'Este. Une bande, entrecoupée de râles qui humanisent et « instrumentalisent » les trilles du flûtiste, structure le concerto par une répétition obsessionnelle. Deux grands tutti ascensionnels supportent la forme générale de l'œuvre.