Foris est une des racines latines du mot forêt désignant plus particulièrement un « en dehors », un lieu extérieur à la civilisation, un lieu sauvage et inconnu. La pièce développe dans un premier temps une multitude de modes de jeux enchaînés rapidement et transformés en temps réel par l’électronique accentuant ainsi la perte de repère auditive entre le son produit et sa transformation. Après une période centrale statique ou l’espace se concentre sur un son pur produit par l’archet sur le cordier de l’instrument, Foris se focalise sur certains des modes de jeux entendus dans la première partie, en les développant et en les variant à outrance. Si c’est bien d’une forêt qu’il s’agit, c’est celle de l’imaginaire où tout nous semble étranger : bruissement, bruit sourd, déflagration, craquements, passages d’étranges entités. C’est aussi dans la partition même une densité d’événements qui est proposée à l’instrumentiste, une forêt de symboles. L’écriture gestuelle, poussée jusque dans ses retranchements, force l’instrumentiste à devenir acteur, maître et géographe de ce monde imaginaire. La spatialisation sur six canaux vient décupler l’écoute de cet espace si particulier. Je tiens particulièrement à remercier Arne Deforce pour son engagement et le travail de recherche que nous avons accompli ensemble ainsi que Max Bruckert pour le travail qu’il a réalisé sur la partie temps réel.
Raphaël Cendo.