« J'ai grandi avec elle », dit Louis Andriessen de la musique de Darius Milhaud. « Chez moi, cette sorte de musique – et aussi celle d'autres compositeurs français : Poulenc, par exemple – était, en un sens, dirigée contre la musique allemande. Mon amour pour elle n'a jamais diminué. Je suis vraiment attiré par la musique atonale de Milhaud, comme si elle venait de musiciens populaires. Bien sûr, on peut s'extasier à propos de la polytonalité, mais pour moi ce n'est jamais que de la bonne vieille atonalité. »
En 1974, l'année de la mort de Milhaud, Louis Andriessen était à la tête de De Volharding, un orchestre de rue engagé politiquement. Une des pièces les plus populaires du répertoire de l'ensemble était La création du monde de Milhaud. La mort de Milhaud inspira à Andriessen une pièce d'une forme s'approchant du choral, une sorte de in memoriam, et De Volharding le joua comme une introduction à La création du monde.
Aad van der Ven.