Il y a quelques mois j’ai assisté à une série de conférences et parmi les sujets exposés, j’ai été surtout captivé par la théorie du chaos. J’étais émerveillé par les vraisemblances entre les différents modèles et phénomènes chaotiques et les façons d’articuler un discours musical ou de développer un matériau dans le temps. Par la suite, en lisant plus précisément sur le sujet, beaucoup d’idées me sont venues à l’esprit. Je croyais avoir découvert une mine d’or, inconnue jusqu’ici et pleine de richesses. Pauvre ignorant! Je me suis vite rendu compte que ça faisait plusieurs décennies que divers compositeurs s’intéressaient au chaos et qu’il y avait déjà énormément de pièces écrites et beaucoup de recherches à ce sujet.
Malgré ma déception, j’ai décidé de conserver ma motivation et concevoir un premier projet inspiré de phénomènes associés aux théories chaotiques et les appliquer à la composition de façon libre. J’ai choisi quelques instruments qui ont un comportement plus ou moins imprévisible comme le glass chimes ou un gong et j’ai élaboré une instrumentation que suit leur image.
D’autre part, je me suis inspiré du Optical Flow (« flux optique »), théorie développée par le psychologue américain James Gibson dans les années 40. Il s’agit du mouvement apparent des objets, surfaces et contours d’une scène visuelle, causé par le mouvement relatif entre un observateur et la scène. J’ai essayé de reproduire cette déformation perceptive en musique, remplaçant la scène visuelle par un objet sonore. Un méta-auditeur se déplace autour de cet objet en modifiant l’intensité et la précision des détails perçus.